Le chef de l'ONU a réaffirmé jeudi son soutien à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son combat contre le coronavirus après des critiques visant la stratégie de l'agence onusienne face à la pandémie du Covid-19.
« L'Organisation mondiale de la santé, avec des milliers de ses employés, est en première ligne, soutenant les États membres et leurs sociétés, en particulier les plus vulnérables d'entre eux, avec des conseils, des formations, du matériel et des services vitaux concrets dans leur lutte contre le virus », a rappelé le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans une déclaration de presse.
Le plaidoyer du Secrétaire général de l'ONU en faveur de l'OMS intervient au lendemain de critiques formulées aux Etats-Unis sur le travail de l'agence onusienne. Ce pays compte aujourd'hui le plus grand nombre de cas officiellement confirmés de Covid-19 : plus de 363.000 en date du 8 avril.
« S'il vous plaît, ne politisez pas le virus », a déclaré pour sa part mercredi le Directeur général de l'OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse à Genève. « Si vous ne voulez plus de sacs mortuaires, alors abstenez-vous de politiser (le virus) », a-t-il ajouté, appelant à « mettre en quarantaine la politisation du Covid-19 ».
En ces temps de crise, le Secrétaire général de l'ONU a souligné que l'OMS doit être soutenue, « car elle est absolument essentielle aux efforts du monde pour gagner la guerre contre le Covid-19 ».
« Ce virus est sans précédent de notre vivant et nécessite une réponse sans précédent », a rappelé M. Guterres.
Faire preuve d'unité et tirer les leçons une fois la crise passée
Le chef de l'OMS a appelé tous les Etats à faire preuve d'unité à l'échelle nationale et internationale pour vaincre le coronavirus. « Sans unité, nous pouvons vous garantir que n'importe quel pays, y compris ceux qui ont de meilleurs systèmes de santé, auront des problèmes et seront encore davantage en crise », a-t-il prévenu.
Le Dr. Tedros a appelé, dans chaque pays, à une union sacrée brisant les lignes de divisions politiques dans la guerre contre le Covid-19. « J'ai fait de la politique. Je sais ô combien c'est difficile. Je le sais », a reconnu celui qui fut ministre des Affaires étrangères de l'Ethiopie. « Et bien que cela soit difficile, c'est la bonne chose à faire », a-t-il dit, conseillant aux Etats et aux dirigeants politiques de ne pas « jouer avec le feu » que représente le coronavirus.
Le Dr. Tedros et M. Guterres ont reconnu la nécessité de tirer un bilan de cette crise, une fois la pandémie passée.
« Lorsque nous aurons enfin tourné la page de cette épidémie, viendra le temps de regarder en arrière pour comprendre comment une telle maladie a émergé et propagé sa dévastation si rapidement à travers le monde, et comment toutes les personnes impliquées ont réagi à la crise », a dit le Secrétaire général de l'ONU, ajoutant que « les enseignements tirés seront essentiels pour relever efficacement des défis similaires, tels qu'ils se présenteront à l'avenir ».
Mais alors que le Covid-19 a fait plus de 60.000 morts à travers le monde, « les efforts doivent se concentrer sur la lutte contre le virus », a dit le Directeur général de l'OMS.
« Nous aurons de nombreux sacs mortuaires devant nous si nous ne nous comportons pas bien », a dit le Dr. Tedros. « Lorsqu'il y a des fissures au niveau national et au niveau mondial, c'est là que le virus réussit », a-t-il prévenu, concluant sa conférence de presse à Genève, sous les applaudissements du personnel de l'OMS.
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