Samedi 11 avril, cela fera un an jour pour jour que l'ancien président soudanais Omar el-Béchir était renversé, après cinq mois de manifestations populaires. Ce jour-là, démarrait un long processus toujours en cours : d'abord un accord de partage du pouvoir entre civils et militaires et, désormais, les épreuves d'une transition très complexe.
Dans l'immense et placide labyrinthe de Khartoum accablé de soleil, on ne voit plus de portraits d'Omar el-Béchir en majesté, tout sourire, sa célèbre canne brandie comme un sceptre. L'ancien président est enfermé dans l'un des cubes de béton de la prison de Kober, sur les rives du Nil, accablé de chefs d'accusation. Les potentats d'hier sont en prison ou en fuite. Les belles fresques multicolores sur les murs des quartiers de l'université ou du marché central célèbrent la victoire sur la dictature, le combat pacifique, le nouveau Soudan, la fin d'un triste monde. Sous les palmiers et les acacias, on boit le thé rouge des vendeuses de rue avec seulement quelques billets en poche, mais désormais avec un peu d'espoir pour l'avenir.
...