Niamey (Niger) — Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme des Nations Unies pour l'identité juridique (UNLIA/IJNU), une mission exploratoire a été effectuée au Niger, du 9 au 13 mars 2020.
Cette mission, conduite par une équipe d'experts du Centre Africain pour la Statistique et du Bureau Sous-régional pour l'Afrique de l'Ouest de la CEA , s'est déroulée sous forme de réunions d'échanges avec le Gouvernement du Niger, la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et les autres agences du Système des Nations Unies et partenaires au développement.
Elle avait pour objectifs de développer une compréhension commune de l'état et de l'intégration possible des systèmes d'enregistrement des faits d'état civil, de gestion d'identification des personnes et des statistiques d'état civil, d'identifier les opportunités, les obstacles et les points d'entrée pour la mise en œuvre du programme UNLIA et de convenir de la voie à suivre à travers une « feuille de route » nationale.
A travers les échanges avec le Niger, coordonnés par le point focal national, en l'occurrence la Direction Générale en charge de l'état civil, il a été ressorti que le pays est encore, avec un taux d'enregistrement des naissances dans les délais légaux estimé à 52%, en retard de l'objectif d'enregistrement universel des naissances à l'horizon 2030 et que les autres faits d'état civil (décès, mariages et divorces) font l'objet d'une couverture encore plus faible.
Il est également noté une faible interopérabilité des systèmes d'état civil, de santé et des statistiques de l'état civil ainsi que de l'identité. Les conclusions provisoires de la mission font également ressortir une grande fragmentation des systèmes d'état civil et d'identité, avec plus d'une quinzaine de fichiers de personnes physiques non reliés ainsi qu'une faible numérisation et modernisation.
Au cours de la réunion de consultation nationale, qui a clôturé la mission, la Directrice du Bureau Sous-régional de la CEA pour l'Afrique de l'Ouest, Madame Ngone Diop, , a dégagé, au nom de la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies, les pistes d'actions pour engager le Niger dans l'intégration des systèmes d'état civil et de l'identité. Il s'agit entre autres du renforcement des capacités des centres d'état civil et d'identification au niveau central et décentralisé, de l'amélioration de l'interopérabilité et le partage de données entre les systèmes d'état civil, des statistiques de l'état civil et de gestion de l'identité, de la sécurité et du respect de la vie privée et de l'élaboration d'une stratégie de communication en vue de sensibiliser les populations sur l'importance de la déclaration des faits d'état civil et l'obtention d'un acte connexe.
Il est prévu le partage par la mission, dans un délai de trois mois, d'un rapport d'évaluation préliminaire, incluant une feuille de route pour une meilleure intégration des systèmes d'état civil, des statistiques de l'état civil et de l'identité. Ce rapport fera l'objet d'une validation nationale qui engagera toutes les parties prenantes.
Le Groupe d'Expert des Nations Unies sur l'identité juridique est composé de 17 Agences qui ont un rôle actif dans le domaine de l'identité juridique, de l'état civil et des statistiques de l'état civil et est co-dirigé par le Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies, le PNUD et l'UNICEF, rappelle-t-on.
Il a été institué dans le cadre du Groupe des résultats stratégiques du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur la mise en œuvre des ODD.
Au Niger, la mission (UNLIA/IJNU) a bénéficié du soutien et d'une active implication du Bureau de la Coordination Résidente, de l'UNICEF, du PNUD, de l'OIM, de UNFPA, du PAM, de ONU Femmes, de UNHCR et de UNOPS. Des partenaires au développement incluant la BAD, la Coopération Française, l'Agence Française de Développement ont également été impliqués dans la mission.