Addis-Abeba, 23 avril 2020 (CEA) – Les ractions face aux défis sanitaires et économiques de COVID-19 montrent clairement que les pays africains - « se doivent d’opter pour un haut débit, plus rapide, moins cher et étendu au dernier kilomètre de leurs populations ».
La Sous-secrétaire générale et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), M me Vera Songwe, a fait écho à ce point, aujourd’hui, lors d’un dialogue politique de haut niveau virtuel sur « l’utilisation de la technologie pour aider les pays africains à lutter contre le COVID-19 ».
Organisé en collaboration avec Ant Financial Services du Groupe Alibaba, l’évènement en direct a rassemblé les dirigeants du géant asiatique de la technologie, certains ministres africains de la technologie et des télécommunications, des acteurs du secteur privé à travers le continent et des militants de l’innovation et de l’économie numérique qui conviennent que la technologie est un dénominateur commun pour atténuer l’impact de la pandémie, restaurer les moyens de subsistance et relever des défis similaires à l’avenir.
« Il est clair que le nouveau coronavirus a conduit à un confinement physique dans de nombreuses régions du monde, mais les entreprises qui tirent parti de la puissance des technologies numériques et innovantes continuent de faire des affaires, en fait - encore plus comme le démontre Ant Financial, en offrant des solutions financières à 10 millions de clients supplémentaires au milieu de la crise », déclare-t-elle.
Les représentants de Ant Financial expliquent qu’ils ont jusqu’à présent utilisé la technologie numérique pour aider les entreprises à stimuler le commerce en ligne, construire des réseaux intelligents pour soutenir l’agriculture et la livraison de la chaîne alimentaire, pratiquer des consultations médicales en ligne, effectuer des recherches d’emploi en ligne et fournir des prêts sans contact aux Petites et moyennes entreprises (PME).
« Nous pensons que tirer parti de la transformation numérique pendant cette crise sauvera des vies et des emplois, en particulier dans le tourisme et les services connexes », indique M. Eric Jing, Président exécutif de Ant Financial et Membre du Conseil consultatif du Centre d’excellence numérique de la CEA, ajoutant que grâce au pouvoir de la technologie, « le monde sortira plus fort, travaillant ensemble ».
M. Moustapha Diaby - Ministre de l’économie numérique, des postes et télécommunications de Guinée et M me Cina Lawson - Ministre de l’économie numérique du Togo, conviennent que le COVID-19 est un cri d’alarme à l’Afrique pour que celle-ci privilégie la connectivité numérique et la gouvernance.
Le Ministre Diaby, par exemple, affirme qu’il est difficile de retracer la propagation du COVID-19 afin d’en aplanir sa courbe en Guinée, en l’absence d’un système d’identification numérique.
Mais afin d’utiliser efficacement les ressources disponibles, le gouvernement de son pays capitalise sur la messagerie SMS en masse et l’utilisation des réseaux de téléphonie mobile pour diffuser des annonces de service public via des sonneries dans les principales langues du pays.
La militante technologique et PDG d’AppsTech Inc., M me Rebecca Enonchong du Cameroun, réitère le cas des « solutions à faible technologie telles que l’USSD et les SMS qui ne nécessitent pas de smartphones » ainsi que l’intervention des gouvernements pour réduire le coût du haut débit de toute urgence.
Elle regrette que le gros trafic en ligne et les plates-formes d’hébergement telles que Google (pour Google Play) et Apple (fournissant Apple Store) aient restreint la possibilité pour les développeurs africains de présenter des solutions révolutionnaires qu’ils ont développées dans leurs efforts visant à lutter contre la pandémie.
Au vu de ces éléments, les panélistes soulignent la nécessité pour les gouvernements africains, en synergie avec le secteur privé et la société civile, de collaborer à l’agrégation de solutions et d’éviter la duplication des efforts de lutte contre le COVID-19.
M me Amel Saidane, Présidente des start-ups de Tunisie, explique que le gouvernement de son pays emprunte déjà cette voie et cherche une plate-forme de collaboration régionale en Afrique du Nord pour mettre en commun les nombreuses idées et solutions issues de Partenariats public-privé.
Le dialogue s’est terminé par un accord général sur la nécessité de mettre en place rapidement une plateforme collaborative visant à aider immédiatement les entreprises à vendre des produits africains sur et au-delà du continent en cette période de crise.
Les panélistes conviennent de se réunir à nouveau rapidement pour donner suite à ces recommandations.
Points importants à retenir de l’évènement
1. Le moment est venu pour un haut débit plus rapide et moins cher, jusqu’au dernier kilomètre
2. Activer au plus bas prix les solutions (USSD / SMS) pour atteindre les masses maintenant !
3. Le confinement est physique, mais l’activité numérique / sans contact monte en flèche
4. Créer des plateformes pour vendre des produits africains sur et hors du continent
5. Avoir davantage de conversations pour regrouper les solutions africaines contre le COVID-19
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