Il est presque certain que si COVID19 n'est pas contenu dans les plus brefs délais, l'Afrique subira, en moyenne, une croissance négative du PIB par habitant. Le taux de croissance devrait diminuer de 2 à 3%, en raison de l'impact cumulatif sur les facteurs de l'offre et de la demande dans les différents domaines des marchés du travail, du tourisme, des investissements étrangers directs, des marchés des devises, du commerce et du budget. L'inflation devrait également augmenter. Les défis à venir devraient se manifester avec une ampleur semblable à celle de la précédente récession mondiale, comme la crise financière mondiale de 2008 ou même pire. Et l'incertitude sur le temps qu'il faudra pour maîtriser tout cela est manifeste. Parmi les nombreux inconvénients, il y aura des manques à gagner tant dans les revenus des produits de base que dans les revenus du commerce international (principalement les importations).
L'Afrique doit donc prendre des mesures immédiates pour éviter et atténuer les effets négatifs immédiats et potentiels du COVID-19.
Le Centre des Objectifs du Développement Durable pour l’Afrique (CODD/A) recommande et réitère
• l'appel à l'action pour les fonds d'urgence des institutions financières multilatérales et des partenaires bilatéraux. Le financement d'urgence visera à atteindre deux objectifs : a) faire face aux problèmes de santé causés par la pandémie de coronavirus (COVID-19) b) fournir une réponse de stabilisation macroéconomique à court terme ainsi que soutenir les stimuli budgétaires attendus sans provoquer de distorsions intérieures, en particulier par le biais des emprunts domestiques et la monétisation des déficits publics (fiscaux).
• une réponse budgétaire cohérente avec les politiques monétaires déjà expansionnistes adoptées par certaines banques centrales. La coordination des politiques est essentielle pour éviter les inconvénients de la dominance budgétaire et l'atteinte à l'indépendance des banques centrales.
• une réponse coordonnée à la pandémie de Covid-19 également exprimée par les ministres des finances africains -appelant à une relance économique de 100 milliards USD d'aide internationale. Bien que cela dépasse les engagements d'urgence actuels, il est impératif que les engagements actuels se répercutent sur les bénéficiaires visés.
• l'investissement dans la capacité d'absorption / d'investissement des gouvernements africains pour éviter la fongibilité / l'utilisation inefficace de l'aide internationale.
L'incapacité de l'Afrique à répondre efficacement à cette pandémie sera un échec mondial et pourrait avoir des effets chroniques sur l'économie mondiale. Nous devons penser ensemble et agir éthiquement à l'unisson.