Afrique: Mesures proactives sur les incidents de violence à l'égard des femmes pendant cette période de COVID-19

Les données actuelles indiquent que près de 18% des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans qui ont déjà eu une relation ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d'un partenaire intime au cours des 12 mois précédents (ONU FEMMES, 2020), ce qui est susceptible de s'aggraver pendant le confinement de COVID-19.

En Afrique, comme dans toutes les autres régions, l'ordre de rester à la maison ou l'isolement des ménages en tant que mesure pour arrêter la propagation du coronavirus est susceptible d'entraîner une augmentation des cas de violence contre les femmes, en particulier la violence domestique telle que les tensions familiales, l’insécurité physique, des problèmes de santé et d'argent.

Cette situation est aggravée par la détérioration des conditions de vie marquées par une augmentation du nombre de personnes devant vivre confinées. Les femmes et les filles victimes de violence peuvent avoir un accès limité aux services essentiels tels que les « hotlines » (ligne verte), les centres de crise, les abris, l'aide juridique et les services de protection. De plus, l'accès aux quelques sources d'aide dont bénéficiaient les femmes dans les relations abusives pourraient être réduites.

Afin d'atténuer l'impact de COVID-19 sur la violence faite à l'égard des femmes, le Centre des Objectifs du Développement Durable pour l’Afrique (CODD/A) recommande instamment aux gouvernements africains, aux organisations internationales et aux organisations de la société civile de prendre des mesures pour prévenir et combattre la violence faite à l'égard des femmes et des filles :

  1. veiller à ce que les communautés soient conscientes de la probabilité d'une augmentation des risques de violence faite à l'égard des femmes pendant cette pandémie et de la nécessité de rester en contact et de soutenir les femmes victimes de violence, et d'avoir des informations sur les endroits où l'aide aux victimes est disponible;
  2. envoyer un message fort aux populations selon lequel la police et les autres acteurs chargés de l'application des lois accorderont une priorité élevée et zéro tolérance aux incidents de violence à l'égard des femmes afin de limiter son augmentation dans cette période du COVID-19;
  3. inclure les services et ressources essentiels pour lutter contre la violence à l'égard des femmes dans les plans de préparation et d'intervention pour COVID-19 et identifier les moyens de les rendre accessibles dans le contexte des mesures de distanciation sociale; et
  4. assurer la disponibilité d'un soutien psychosocial pour les femmes et les filles victimes de violence ainsi que  les agents de santé et de soutien social de première ligne pour la prise en charge des victimes.

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