La question des semences relance une problématique de gestion et répartition des intrants agricoles. Au centre de cette problématique entre gros et producteurs d'arachide, une interrogation taraude l'esprit, l'avenir des productions agricoles sans des semences subventionnées par l'Etat constitue une préoccupation. Si d'aucuns acceptent d'y renoncer, d'autres évoquent les péjorations climatiques et l'irrégularité des pluies ne permettant d'avoir une bonne assise de récoltes permettant de faire des réserves pour des semences de qualité. Un focus sur la distribution des semences nous a poussé à revisiter de la période coloniale à nos jours, les réalités, méthodes et procédés par lesquels, les cultivateurs accèdent aux semences. Enfin, le processus de mise en place des lobbies des gros producteurs et l'on se demande s'ils sont des ayants droit ou privent-ils ceux qui doivent en disposer.
Doudou Cissé, un opérateur économique spécialisé dans la gestion et la distribution des semences, et gérant de secco n'y passe par mille et une voies pour donner son point de vue. Selon lui, la politique s'est improvisée dans le monde agricole. Elle est alimentée par les divergences entre des orientations des leaders ou camps politiques voulant innover le secteur primaire. L'attribution des quotas des semences remonte à la première alternance à la tête du pays. La grande offensive agricole tant initiée et chantée par Abdoulaye Wade fait des privilégiés attributaires de gros quotas de semences à partir de la direction de l'agriculture et du ministère.
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