75 ans après la création du franc CFA, la France a sonné la fin de cette monnaie commune à 14 ex-colonies. D'abord, l'Hexagone avait voulu faire de cette zone CFA une sorte de no man's land monétaire où elle garantissait la convertibilité, gardait une parité fixe avec le franc français au départ, puis avec l'Euro.
Une stratégie pour protéger en quelque sorte les économies de ces pays à travers une institution centrale, la BCEAO en Afrique de l'Ouest, et la BCEAC en Afrique centrale. Un privilège, clamaient les pro-CFA. Un leurre, selon les anti-CFA pour qui la France ne sert que ses propres intérêts en maintenant une monnaie au forceps, qui demeure un instrument de pression et d'exploitation. Cette thèse de plus en plus récurrente faisait écho surtout au milieu d'une jeunesse africaine prompte à dénoncer une indépendance politique purement factice. Elle voulait cette « liberté » à tout prix quels que soient les séismes qui pourraient l'accompagner.
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