Addis-Abeba — « La coopération en matière de soins de santé est essentielle pour réaliser l'aspiration 1 et l'objectif 1 de l'Agenda 2063 de l'Afrique ainsi que l'ODD 3 - donner les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous - ». C'est selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion virtuelle sur les effets et les ripostes de la pandémie de COVID-19 dans les régions.
Le webinaire, qui s'est déroulé le 13 mai 2020, a été organisé par la Commission économique pour l'Afrique (CEA) en collaboration avec les Communautés économiques régionales (CER) afin d'explorer les possibilités et les opportunités d'une intégration accélérée de la santé en Afrique.
Le communiqué note que « un certain niveau d'intégration sanitaire se produit sur le continent, comme en témoigne la mise en place de nombreuses initiatives régionales et coopératives en matière de santé », telles que la Stratégie africaine pour la santé (2016-2030), le CDC Afrique, l'Agence africaine des médicaments, le Plan de fabrication des produits pharmaceutiques pour l'Afrique, entre autres.
Il déclare toutefois que la « mauvaise synchronisation et coordination de ces initiatives » peut être imputée à « l'efficacité réduite » de l'Afrique à répondre aux épidémies antérieures et en cours telles que la Maladie virale d'Ébola (EVD) 2014-2016, qui a fait environ 11 310 morts et la pandémie de COVID-19 en cours.
La réunion était présidée par le Directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce de la CEA, Stephen Karingi, avec des participants provenant de sept CER (AMU, CEEAC, CEDEAO, COMESA, IGAD, SADC et SACU) ainsi que du personnel de la CEA d'Addis-Abeba et des cinq Bureaux sous-régionaux (BSR).
Le webinaire a servi de plate-forme aux participants et leur a permis de discuter des résultats de certains travaux d'analyse effectués par les BSR de la CEA et les divisions du Siège sur les effets du COVID-19 dans les CER et leurs États membres.
Au 12 mai 2020, on comptait 69 451 cas confirmés de COVID-19, 2 395 décès et 23 973 guérisons en Afrique. Au milieu de la crainte et des projections que les taux de COVID-19 pourraient s'aggraver en Afrique, la réunion s'est dite préoccupée par les niveaux relativement bas des dépenses de santé sur le continent (5,6% du PIB contre une moyenne mondiale de 9,9%), la capacité limitée des lits d'hôpitaux, le faible accès aux installations de lavage des mains des ménages et la forte dépendance à l'égard des importations de produits pharmaceutiques.
Les CER ont également partagé leurs contributions respectives à la riposte face au COVID-19 et proposé des idées pour améliorer l'intégration sanitaire et l'intégration régionale globale en pleine crise, soulignant, par exemple, que maintenir les frontières ouvertes afin de permettre l'approvisionnement et la circulation entre les pays de produits pharmaceutiques, d'EPI et d'aliments essentiels est crucial.
Le communiqué note que le fait de tirer parti du cadre de la ZLECA pour coordonner le développement de pôles médicaux régionaux, ainsi que l'harmonisation de la réglementation des soins de santé, permettra à l'Afrique d'être autonome pour ses besoins de santé croissants.
Voie à suivre
La réunion propose:
Création de plus de laboratoires, y compris des stations de dépistage mobiles, aux niveaux régional et national afin d'améliorer les dépistages de l'infection ;
Développement de capacités de production locales pour réduire la dépendance à l'importation des EPI et des produits pharmaceutiques ;
Renforcement de la coopération / coordination régionale pour l'intégration de la santé dans la gestion des effets sanitaires et économiques de COVID-19 ;
Renforcer la capacité des CER pour les systèmes d'alerte précoce, y compris dans le domaine de la santé, à répondre efficacement à la fois à la pandémie actuelle de COVID-19 et à d'autres pandémies futures ;
Il a été demandé à la CEA de faire de l'organisation d'un tel forum de partage d'expériences entre les CER une occasion régulière de présenter ses travaux, pendant toute la durée de la pandémie de COVID-19 et au-delà.