En prenant la parole à la Prison Centrale de Makala pour son second passage devant les juges du Tribunal de Grande Instance de Gombe, Vital Kamerhe était conscient des enjeux. Il jouait gros concernant sa crédibilité, son innocence et son avenir. Aussi, a-t-il décidé de pratiquer l'offensive dans l'espoir de renverser un «match» qui avait mal démarré le 11 mai dernier.
Sous les projecteurs de la télévision nationale, il a lâché des phrases chocs : « Mon nom ne figure nulle part; je n'ai rien signé; qu'est-ce que je fais ici depuis quarante jours alors que je n'ai commis aucune faute. Mon honneur, celui de ma famille et de ma belle-famille a été jeté en pâture; rendez-moi ma liberté parce que ma place n'est pas ici etc ». L'homme, le politicien, était déchaîné. Le verbe haut, il donnait l'impression de s'adresser non pas aux juges visibles sur le petit écran, mais plutôt à une foule de militants invisibles, disséminés à travers le pays et qui avalaient chacun de ses mots comme une vérité d'évangile.
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