Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement a approuvé vendredi dernier un prêt de 88 millions d'euros au Sénégal, touché de plein fouet par la nouvelle pandémie de coronavirus, pour l'aider à financer son Programme national de résilience économique et sociale au COVID-19.
Cet apport financier du Fonds d'intervention rapide COVID-19 de la Banque, permettra au pays d'appliquer un Programme d'urgence d'appui budgétaire à la riposte Covid-19 (PUARC), destiné à la lutte contre les effets sanitaires, sociaux et économiques de la crise sanitaire. Les activités seront orientées vers des mesures de soutien et d'aide aux ménages les plus vulnérables, tout en préservant les emplois et en permettant aux entreprises de reprendre leurs activités rapidement.
L'opération contribuera au renforcement du plan d'intervention d'urgence sanitaire grâce à un appui à la gestion des pathologies et à l'acquisition d'équipements de soins aux patients ; mais aussi à travers la construction de trois nouveaux centres de traitement des épidémies (CTE), la modernisation de sept autres centres, ainsi que l'amélioration des capacités des unités de soins intensifs. Le PUARC apportera aussi un appui à la distribution de trousses d'alimentation et au paiement des factures d'électricité et d'eau des ménages vulnérables.
Ces mesures d'urgence devraient permettre aux ménages tant ruraux qu'urbains de compenser les pertes de revenus causées par la pandémie tout en renforçant les mesures existantes, telles que les transferts d'argent aux plus pauvres. En outre, des mesures de protection des travailleurs seront adoptées pour éviter les licenciements et le chômage technique pendant la pandémie, permettant à ces derniers de bénéficier d'un salaire minimum garanti.
« Le Sénégal est l'un des premiers pays de l'Afrique subsaharienne à affronter la pandémie. Je félicite le gouvernement pour les gros efforts déployés et pour les mesures audacieuses prises à un stade très précoce, ce qui a contribué à maîtriser la propagation du virus et à limiter son impact social et économique », a déclaré Mme Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale de la Banque pour la région de l'Afrique de l'Ouest, juste après l'agrément de financement du programme.
La pandémie du COVID-19 a déjà une importante incidence sur l'économie sénégalaise, suite à la détérioration rapide des conditions économiques mondiales et à l'extension de la maladie. Les projections de croissance du PIB réel ont été révisées à la baisse, de 6,8 % à moins de 3 % pour l'année 2020, en raison d'un ralentissement d'activité dans le secteur tertiaire, en particulier dans les domaines du tourisme et des transports.
Au niveau national, les mesures de fermeture des frontières, d'instauration d'un couvre-feu et celle imposant une distance physique minimum, ont produit des effets inverses sur certains secteurs et ont conduit à la cessation d'activité dans d'autres. Des secteurs tels que le tourisme, le transport terrestre et aérien, le commerce (y compris parmi les jeunes et les femmes impliquées dans le secteur informel et dans le commerce transfrontalier) et l'éducation sont donc directement touchés par la crise.
« L'opération approuvée aujourd'hui par notre Conseil d'administration permettra au pays de créer l'espace budgétaire nécessaire pour remédier à cette situation d'urgence, tout en préservant le cadre macroéconomique et la croissance, en soutenant les PME et en aidant les populations vulnérables les plus affectées par la crise », a ajouté Mme Akin-Olugbade.
Au 29 mai dernier, le pays avait enregistré 3 429 cas de coronavirus, dont 41 décès.
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Amba Mpoke-Bigg, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement, e-mail : a.mpoke-bigg@afdb.org
