Le 30 juin, le roi des Belges a, pour la première fois, exprimé ses « regrets » au peuple congolais pour les souffrances causées par le pouvoir colonial. Une semaine plus tôt, le parlement belge a initié la création d'une « commission vérité » sur le passé colonial au Congo, au Rwanda et au Burundi. Les contours de cette commission doivent être définis d'ici le 21 juillet. Sa mise en place est prévue en septembre.
Ce 30 juin, la République démocratique du Congo (RDC) a fêté les 60 ans de son indépendance. Mais l'événement surprise n'est pas venu de Kinshasa. Il s'est passé à Bruxelles, dans l'ancienne puissance coloniale. Ce jour-là, dans une lettre adressée au président de la RDC, le roi Philippe a exprimé ses « profonds regrets » pour les souffrances infligées au peuple congolais à l'époque où cet immense pays d'Afrique centrale était sous tutelle belge. Il est le premier souverain régnant à exprimer de tels regrets pour la violence coloniale, loin du discours condescendant qu'avait prononcé son oncle, le roi Baudouin, le 30 juin 1960, quand celui-ci déclarait dans un discours officiel devant les représentants de la nation congolaise : « En face du désir unanime de vos populations, nous n'avons pas hésité à vous reconnaître, dès à présent, cette indépendance. C'est à vous, messieurs, qu'il appartient maintenant de démontrer que nous avons eu raison de vous faire confiance ».
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