L'avortement clandestin est devenu l'ultime recours pour certaines jeunes filles et même adultes. Et pour y arriver, diverses personnes (amis, sage-femme, pharmaciens, médecins) sont sollicitées moyennant quelques billets de banque. Pis, la plupart des sujets qui épousent cette voie sont des élèves et étudiants. Sur les traces d'un crime organisé, un business de sang et de la mort mise à nu... Enquête.
La tête baissée mais d'une voix ferme, Rose Pouye se confie : «je ne voulais pas de cet enfant. Je voulais continuer mes études ». De sa voix fine, telle sa corpulence, l'on ne pouvait imager d'où elle pourrait puiser cette luciférienne force de venir à bout d'un fœtus de 04 semaines. « Lorsque j'ai su que j'étais enceinte, je voulais juste me suicider. Imaginant la réaction de ma mère qui s'échine de jour comme nuit pour que je réussisse dans la vie, c'était clair dans ma tête. Soit c'est l'enfant que je porte ou c'est moi-même qui trépasse» a fait savoir Rose. C'est ainsi, de ses 21 ans, l'étudiante orchestre d'une stratégie mesurée et calculée ; une véritable scène de crime. «J'ai informé le père qui, non seulement après avoir refusé la grossesse, me demanda d'avorter. Au lendemain de l'appel, j'étais déjà sur sa liste noire, je n'arrivais plus à joindre son numéro. C'est en ce moment que j'ai décidé d'en parler à une amie, une grande sœur du quartier. Cette dernière m'a rassuré et m'a proposé un rendez-vous», explique-t-elle.
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