LE mouvement Ennahdha ne laisse pas beaucoup de choix au Chef du gouvernement : élargir son gouvernement à plus de ministres nahdhaouis et accorder de nouveaux portefeuilles à Qalb Tounès ou quitter. S'il accepte un tel arrangement, ce qui est peu probable pour un homme comme Fakhfakh, le Chef du gouvernement se mettra systématiquement sous les ordres du Cheikh. Cela signifierait aussi la fin de la concertation avec le Président de la République, ce à quoi tient mordicus Ennahdha.
Mais au cas où le gouvernement Fakhfakh tomberait soit par la démission, soit par retrait de confiance, on n'est pas sorti de l'auberge. La crise ne ferait qu'empirer pour un pays déjà englué dans les ronces inextricables d'une débâcle socioéconomique. Car, ce faisant, Ennahdha oublie qu'il n'a plus la majorité requise pour gouverner et qu'il est dans le piège de sa propre victoire. Avec 54 sièges, il est loin de faire main basse sur l'ARP.
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