Des manifestations anti-Malonda ont eu lieu jeudi dernier dans onze provinces du pays : Kinshasa, Kongo central, Kwilu, Kasaï, Kasaï oriental, Lomami, Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba, Mongala et Tshopo. Par contre, des marches ont été étouffées dans quatre autres : Equateur, Maï-Ndombe, Tanganyika et Nord-Kivu. Bilan de la journée, selon le Conseil des ministres du 11 juillet : 5 manifestants tués et 16 blessés, 20 policiers blessés et des bâtiments vandalisés. Tout ce gâchis à cause de Malonda.
Ronsard Malonda, l'homme au centre de la controverse nationale, n'est pas un inconnu. C'est l'un des principaux architectes, avec Corneille Nangaa, du chaos électoral de fin décembre 2018. Son crime, aujourd'hui, est de vouloir remplacer Nangaa à la Centrale électorale avec le soutien d'une poignée d'extrémistes du PPRD/FCC. Il n'est pas loin d'un assassin qui retourne toujours sur la scène du crime.
À en croire les manifestants, Malonda alias Nangaa bis revient pour, d'un côté, rééditer le hold up électoral en 2023 et de l'autre, brouiller l'audit de la gestion financière de Nangaa. Réussira-t-il à confondre le lanceur d'alertes François Lumumba ? Rien n'est moins sûr.
Inconscient, comme savent l'être les politiciens de la "République des inconscients", le préféré du PPRD/FCC vient de réussir un double challenge. Primo, son obsession pour le pouvoir et les avoirs a démystifié la mauvaise foi du FCC, l'allié contre nature du Cach. Secundo, au travers des manifestations anti-Malonda, il a reconstitué le front uni de la grande Opposition : UDPS, MLC, Lamuka, leurs alliés respectifs et les organisations de la société civile. Dont les puissantes Églises catholique et protestante.
En tout cas, il faut être Malonda pour jouer à la marionnette et fêter précocement ses premières victimes civiles et policières. Des innocents.