Célestin Tunda ya Kasende, le désormais ex-vice-premier ministre et ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a fini, après deux semaines de tergiversation, par remettre sa démission au Premier ministre Ilunga Ilunkamba le samedi 11 juillet 2020. La principale leçon à tirer de son jet de l'éponge tardif est que ce sociétaire du FCC (Front Commun pour le Congo), a brillé par un grave déficit de réalisme politique.
Comment pouvait-il se croire tout permis et « intouchable », sous le parapluie du fameux « Yemeyi », alors que la roue de l'histoire nationale tourne sous une autre cadence depuis le 24 janvier 2019 ? Il devrait savoir, presque deux ans après le changement de gouvernance au sommet de l'Etat, que « Yemeyi » appartient bel et bien au passé. Juriste de formation et pratiquant, il était pourtant bien placé pour ne pas se tromper sur les contours de la fonction présidentielle. A-t-il réellement fait attention aux dispositions constitutionnelles qui accordent au Président de la République le pouvoir de nommer et de relever de leurs fonctions le Premier ministre ainsi que les autres membres du Gouvernement (article 78), les mandataires publics, les ambassadeurs, les officiers généraux et supérieurs de l'armée et de la police, les hauts fonctionnaires de l'administration publique, etc (article 81)?
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