Afrique de l'Ouest: L'UEMOA et le CORAF misent sur l'accroissement des produits agricoles comme levier contre l'insécurité alimentaire

Culture de cacao à Gagnoa situé à l'Ouest de la Côte d'Ivoire
23 Juillet 2020

L’accroissement des productions agricoles est devenu un axe majeur pour la réalisation de la sécurité alimentaire.

Cette conviction est de M. Jonas Gbian, Commissaire chargé du département de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement de la commission de l’UEMOA.

Il l’a réaffirmé lors d’une conférence de presse en ligne sur la valorisation des acquis de la convention UEMOA-CORAF.

Une rencontre pendant laquelle le bilan du Programme de recherche sur les filières agricoles prioritaires (PreFAB) comme le riz, le maïs, le coton, le bétail-viande et l’aviculture, a été établi.

Un projet de cinq ans qui, selon le Dr. Abdou Tenkouano, Directeur Exécutif du Centre Ouest Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (Coraf), a permis l’amélioration de la productivité et la compétitivité des cinq filières prioritaires sus cités.

Selon lui, le PreFAB ayant agi dans les domaines du renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la réduction de la pauvreté et la promotion de la prospérité en Afrique de l'Ouest, a bénéficié directement à 8546 personnes dont 23% de femmes.

A cela, il ajoute que 5484 personnes ont été renforcées sur les thématiques du projet, dont 23% de femmes.

Avant de confier que 25 étudiants dont 36% de femmes, ont été encadrés pour leur soutenance en licence, master et Ph.D.

Le projet a vu la mise en place de 15 plateformes d’innovation fonctionnelle dans les huit pays de l’UEMOA avec 5583 personnes impliquées, dont 27% de femmes.

Ainsi, le postulat de M. Gbian est fondé sur le fait que le secteur agricole participe pour une part importante, à la formation du Produit Intérieur Brut (Pib) régional et emploie près de 80% de la population active.

Cependant, souligne-t-il, « malgré cette position stratégique de l’Agriculture dans les économies de nos Etats, notre production agricole se caractérise par une faible productivité, une prévalence de la malnutrition, une pauvreté rurale ainsi qu’une insécurité alimentaire récurrente ».

C’est pourquoi, fait-il savoir, la Commission de l’UEMOA a financé, en 2014, la Convention de mise en œuvre des programmes prioritaires de recherche agricole de l’espace communautaire, pour un montant de 1 milliard 500 millions de francs CFA.

Un appui financier ainsi apporté au CORAF sous forme de subvention a, selon lui, permis d’enregistrer des acquis appréciables permettant d’améliorer la productivité et la compétitivité de cinq (05) filières prioritaires retenues par les Etats membres et sur lesquelles la Commission de l’UEMOA travaille.

Encore du chemin pour atteindre l’autosuffisance sur les racines et les tubercules, les céréales et les légumineuses 

Sur la même lancée, le Directeur Exécutif du CORAF fait savoir qu’il a été constaté que les efforts conjoints du CORAF et de l'UEMOA pour répondre à une partie des besoins alimentaires, principalement grâce à la production nationale, se sont progressivement réalisés avec des effets favorables sur la balance commerciale régionale.

Devant état de fait, le Dr. Abdou Tenkouano appelle les États membres à être conscients que dans la région, « nous n'avons pas encore atteint les objectifs recommandés en termes d'autosuffisance en ce qui concerne les produits tels que les racines et les tubercules, les céréales et les légumineuses ».

Et que, poursuit-il, « nous avons également le défi régional de créer des opportunités pour les familles en vue de l'amélioration de leurs moyens de subsistance et de l'atteinte de l'objectif 2 des ODD ».

En dépit des améliorations de la production et de la productivité agricoles au cours de ces dernières années, poursuit Dr Tenkouamo, l'insécurité alimentaire demeure une préoccupation dans plusieurs pays de notre région.

Ce qui, à son avis, représente un indicateur de l'urgence de la mise en œuvre des programmes intégrés de développement rural pour les populations vulnérables.

Selon lui, en plus de la pandémie actuelle, « nous avons le changement climatique, l'utilisation de la bioénergie et l'augmentation significative du prix des céréales ».

Pour lui, « ces nouveaux problèmes qui sont d'actualité méritent notre réflexion et la prise de mesures conservatoires au niveau mondial…»

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