Dans son allocution à l'ouverture des travaux de la 30e édition des Journées de l'Entreprise, tenue à sousse les 4 et 5 décembre 2015, feu le président de la République, Béji Caïd Essebsi, avec son franc-parler habituel, avait contre-attaqué ses détracteurs qui lui ont reproché d'avoir parlé longuement de la crise du parti au pouvoir, Nida Tounès, dont il était le fondateur et le président jusqu'à son élection en tant que chef d'Etat.
Loin de se murer dans un silence de stoïcien, Béji Caïd Essebsi avait ouvertement montré les liens entre cette crise dans laquelle se débat le parti vainqueur des élections législatives et présidentielle de 2014 et ses conséquences sur la Tunisie et les Tunisiens. «Des pays frères et amis, dont les USA, m'ont fait part de leurs inquiétudes face à cette crise qui risque de replonger le pays dans l'inconnu et de m'informer du risque de sursoir leurs engagements vis-à-vis du pays, jusqu'à ce que la situation devienne plus claire» avait-il souligné. «Le FMI et la Banque mondiale m'ont fait part aussi de leurs intentions de réviser le niveau de leurs engagements pour les mêmes raisons. D'ailleurs, la deuxième tranche d'un prêt de 500 millions de dollars qui devait être débloquée à la fin de l'année, a été reportée sine die à 2016» avait souligné le président de la République. «Quel rapport avec la sécurité du pays dites-vous ? Les engagements de ces pays frères et amis portaient entre autres sur une meilleure protection de nos frontières. Ce sont des engagements qui ont des répercussions directes sur la stabilité, l'image du pays à l'étranger et l'attractivité des investissements» avait indiqué Béji Caïd Essebsi. «Il n'y a pas de croissance, ni de création d'emplois sans sécurité ni stabilité» avait-il ajouté.
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