Le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba se trouve, depuis mardi soir, sous les feux de l'actualité pour avoir mis en cause, par voie de communiqué lu par son porte-parole, les ordonnances du Chef de l'Etat portant mises en place au sein des FARDC et de la Magistrature.
Monsieur Ilunga conteste notamment le contreseing du Vice-Premier Ministre Gilbert Kankonde auquel, soutient-il, il aurait accordé un intérim restreint. Et c'est pour violation de ces restrictions qu'il aurait envoyé une demande d'explication au numéro deux du Gouvernement.
Les observateurs expriment leur surprise au sujet d'une telle démarche. Si celle-ci venait à être confirmée, ce serait la preuve qu'un problème majeur se pose à la Primature. Car la réponse à la question soulevée est connue de tous et ne peut que couvrir davantage le Premier Ministre d'humiliation.
Cette réponse est essentiellement constitutionnelle et Monsieur Ilunga n'a aucun moyen de s'y opposer. L'intérim est en effet déterminé par l'article 90 alinéa deuxième de la Constitution. Il est d'ordre général. Et lorsque le Premier Ministre tente de se réfugier derrière sa délégation des pouvoirs restrictive, la réponse se trouve dans l'article 28 de la Constitution qui donne à tout citoyen le droit de s'opposer à un ordre manifestement illégal. Dans le cas d'espèce, la délégation restrictive des pouvoirs énerve l'article 90 alinéa deuxième de la Constitution et n'a pas sa raison d'être.
En clair, s'il y a une demande d'explication sur la matière de contreseing des ordonnances présidentielles, elle est sans objet. Et encore une fois, c'est le Premier Ministre qui s'enferme dans une situation ridicule.
Quand on assume de lourdes responsabilités dans la gestion d'un État, on doit toujours savoir raison garder. Une très grosse faute ayant été commise par le Premier Ministre, celui-ci doit chercher une voie de sortie honorable au lieu d'adopter l'attitude d'un taureau devant un chiffon rouge. Malheureusement, le chiffon est collé au mur et le taureau va y fracasser sa tête. Est-ce la fin souhaitée ?
Concluons. Les ordonnances sont légales et déjà appliquées. Le dossier est donc clos.