Ayant pour mission d'accompagner huit communes connues par leurs sites aurifères, des techniciens du projet Kobaby les initient à mobiliser leurs ressources fiscales.
La commune rurale de Betsiaka, situé à 30 km d'Ambilobe, réputée par son site aurifère, a bénéficié de l'appui du projet Kobaby. Celle-ci a pour mission d'accompagner huit communes de la région Diana en mobilisant leurs ressources fiscales. Le projet vise initialement à renforcer les aires protégées dans la région Diana, mais en même temps, les initiateurs envisagent aussi d'améliorer, de manière globale et durable, les ressources financières des communes sélectionnées dans la zone d'intervention. Car le développement local passe avant tout par le civisme fiscal et par la recevabilité sociale de la commune.
Afin de mettre en œuvre la stratégie, une mission fiscale est descendue dans la commune rurale de Betsiaka, en fin de semaine. L'impôt synthétique étant l'une des ressources prometteuses de la commune, le projet Kobaby, en sa qualité d'accompagnateur, a facilité la mise en œuvre d'activités sur place, surtout côté logistique. Avec son appui financier, la commune rurale de Betsiaka a été choisie, pour organiser un recouvrement de proximité.
Répartir les recettes
Pour ce faire, des responsables chargés des recouvrements du centre fiscal d'Ambilobe, accompagnés de techniciens du projet, ont travaillé ensemble pendant deux jours pour réaliser la stratégie. Les techniciens ont pour mission de répartir les recettes collectées suivant le partage stipulé dans la loi en vigueur relative à l'impôt synthétique. « Cette mission fiscale a pour objectif d'améliorer et d'augmenter les recettes et les taux de recouvrement fiscal, notamment en impôt synthétique. La réduction du nombre des opérateurs dans le secteur informel n'est pas à minimiser », explique un techniciens du projet Kobaby.
Pendant deux jours, l'équipe a mené une campagne de sensibilisation et d'information sur le devoir fiscal. Les particuliers ont également pu bénéficier d'un accueil fiscal de proximité qui a permis aux usagers d'obtenir une réponse aux questions posées en matière fiscale et d'assurer une prise en charge de leur démarche, qu'elle concerne le calcul ou le paiement de l'impôt, sans déplacement supplémentaire. « La plupart des orpailleurs locaux n'ont pas l'intention de normaliser ou de professionnaliser leur métier vu les kilos d'or déjà sortis de ce village», fait remarquer le maire de Betsiaka, Fernand Louis Mandrara.
Pourtant, il est porteur de recettes si l'on se réfère à cette quantité. De fait, les deux côtés de la chaussée sont remplis de commerçants, sans parler des orpailleurs et des collecteurs visibles partout. Ces derniers sont au nombre de trois mille dans tous les sites d'exploitation. « Nous avons un budget annuel d'un milliard ariary et 70% des recettes proviennent de la filière aurifère, mais ce n'est pas satisfaisant à cause des mauvais contribuables »,révèle le maire de Betsiaka.