Vital Kamerhe sera fixé aujourd'hui sur sa demande de mise en liberté provisoire. Les juges vont-ils casser la décision de refus prise au niveau de la Cour d'Appel ? Même si la condamnation à 20 ans des travaux forcés de VK, Directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi, Jammal Samih est confirmée dans les juridictions supérieures, est-ce pour autant que les ouvrages promis au peuple congolais dans le cadre du programme d'urgence de 100 jours deviendront une réalité ?
Les sauts-de-mouton éparpillés à travers la ville de Kinshasa auraient dû être inaugurés depuis le 30 juin dernier, à l'occasion de 60 ans d'indépendance du Congo. Le Roi des Belges allaient même effectuer le déplacement de l'ancienne colonie n'eût été l'apparition de la pandémie de coronavirus. Ce monarque allait-t-il trouver ces ouvrages achevés ? Certainement pas.
Tout au long du procès 100 jours, l'opérateur économique libanais n'a cessé de crier pour que soient dédouanés de nombreux containers bloqués dans certains ports afin de poursuivre avec l'érection des maisons préfabriquées dans les villes retenues pour ce projet. Si Jammal et consorts restent écroués à Makala, de quoi les bénéficiaires potentiels pourraient en tirer profit ?
«Le peuple d'abord» doit cesser d'être un simple slogan. L'année de l'action décrétée par le Président de la République, le fils biologique et politique du Sphinx de Limete, est encore loin d'être une réalité. Dans cette multiplicité des crises politiques parfois doublées de crise institutionnelle, quelle est la part du peuple ?
Mécontent depuis le déclenchement de l'affaire «contreseing», le Premier Ministre, Sylvestre Ilunga, aurait boudé la cérémonie de prestation de serment de hauts magistrats à la Cité de l'Union Africaine. Deux hautes personnalités de la même obédience que celui-ci, en l'occurrence, les Présidents du Sénat et de l'Assemblée Nationale, ont aussi brillé par leur absence. Est-ce un désaveu du magistrat suprême ? Encore une crise.
Plus grave, deux hauts magistrats membres de la Cour constitutionnelle ont écrit pour justifier leur refus de prêter serment en vue d'intégrer une autre juridiction. Les acteurs au sein de la coalition au pouvoir sont-ils en train de mettre en pratique le conseil de l'homme politique français Charles Pasqua : créer une crise dans la crise et ce, de façon ininterrompue, afin que tout le monde s'y perde ?
Que demande le peuple ? Enrayer la faim, ennemi public numéro un. A cet effet, le Sénateur Didier Mumengi a préconisé de militariser l'agriculture pour déclarer la guerre contre la faim. Le peuple congolais ne se laissera plus tourner en bourrique par la classe politique. Trop c'est trop.