Face à la presse, mercredi dernier, à Dakar, le Collectif «sauver Sandaga», regroupant des architectes, des artistes et des citoyens anonymes compte faire des démarches afin de pousser les autorités à répondre à certaines questions concernant le projet du marché Sandaga.
Ils sont architectes, artistes, membres de la société civile ou des citoyens anonymes regroupés autour du Collectif «sauver Sandaga». Celui-ci, à travers une conférence de presse tenue, mercredi dernier, se pose des questions sur le projet «réhabilitation» ou «reconstruction» du grand bâtiment de Sandaga.
Jean Charles Tall, architecte et membre du Collectif, dit se perdre dans le projet parce que jusqu'à présent, il ne sait pas s'il s'agit d'une «démolition», de «réhabilitation» ou de «reconstruction». Dans les tous les cas, cette organisation estime que si cette destruction est effective, elle serait illégale.
«Un monument classé ne peut pas être détruit sans l'avis motivé de la Commission supérieure des monuments historiques.
Un monument du patrimoine ne peut pas être démoli sans autorisation de démolir. Un monument du patrimoine, comme tout bâtiment sur une commune de plus de 5.000 habitants, ne peut pas être construit sans autorisation de construire», explique M. Tall.
C'est ainsi que ce collectif s'est posé des questions qui, à son avis, n'ont pas encore de réponses satisfaisantes. «La Commission supérieure des monuments historiques a-t-elle été saisie du projet sur Sandaga ? Le projet a-t-il été autorisé pour sa phase de démolition ?
La reconstruction est-elle proposée sur la base d'un permis de construire ? Qui est l'architecte responsable de ce projet ? Quel autre projet allons-nous greffer au bâtiment originel ?»
Des questionnements de ce collectif qui regroupe, outre l'architecte Jean Charles Tall, Annie Jouga, Mamadou Berthé, l'artiste Viyé Diba, le président de l'Ong Emad, Abdou Khadre Gaye, entre autres.
«Au-delà de Sandaga, l'enjeu est la définition d'une image de la ville en cohésion avec son histoire et ses perspectives d'avenir. La vision contre laquelle nous nous élevons est une vision mercantile du développement urbain.
Les dynamiques de la ville ne sont pas des dynamiques de promotion immobilière, car une ville n'est pas une simple addition de bâtiments», ajoute Jean Charles Tall. Ledit collectif compte explorer toutes les voies y, compris même celles judiciaires, pour se faire entendre.