Si le président de la République déclare et affirme urbi et orbi sa ferme volonté de terrasser l'épidémie, ces mots (rien que des mots?) sont eux-mêmes étouffés par la terreur dont la portée est amplifiée par l'exposition médiatique des chiffres. Que ces mots aient été ou non dits sans mauvaise foi, la volonté d'en finir, aussi grande soit-elle, peut rester vaine: comment l'archer, pour reprendre une leçon stoïcienne, pourrait-il atteindre la cible, pourtant bien visée, si l'environnement (la force du vent, ... ) contrarie cette fin? Comment juguler, le plus tôt possible, la propagation d'un virus dans un contexte où règne une atavique indiscipline générale.
L'impertinent bain de foule du chef de l'État, dont le buzz a mis en verve l'opposition, n'était pourtant qu'un exemple (un simple exemplaire parmi les centaines d'endroits encombrés au quotidien), un simple rouage de cette machine infernale qui, depuis la succession des différentes Républiques, ne cesse de gagner en puissance : le destructeur qui tire sur nous des balles d'insalubrité, d'embouteillages, de maladies, et qu'on connaît tous sous le nom d'indiscipline.
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