Addis-Abeba — La Commission économique pour l'Afrique (CEA) a lancé un outil continental unique en son genre qui offre une vue unique des variations de prix dans les pays africains, les Communautés économiques régionales et au niveau continental.
Lors du lancement virtuel le 11 août 2020, la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, elle fait remarquer que le rôle des bureaux nationaux de statistique pour garantir que cette plate-forme dispose de données opportunes, exactes et à jour sera crucial.
Elle met en garde que « le manque de données sur les prix pour nous permettre de surveiller, d'analyser et de gérer les économies grâce à des décisions politiques éclairées a souvent conduit à des troubles civils » car lorsque les prix de produits comme la nourriture, le pétrole et l'énergie grimpent, « les populations descendent dans la rue ».
L'initiative vise donc à regrouper les prix et les taux de change de tous les pays africains en une seule plate-forme facilement accessible aux citoyens, décideurs et aux autres parties prenantes. La plateforme impliquera des analyses mensuelles, trimestrielles et annuelles de l'inflation.
Le lancement, présidé par le Vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia, applaudit la CEA pour cette initiative, déclarant que « ce guichet unique pour recueillir des données » contribuera grandement à « renforcer la pertinence de la CEA en Afrique ».
« Nous avons besoin de données sur l'évolution des prix pour évaluer comment les variations des prix à la consommation peuvent à elles affecter les tendances de la distribution des revenus, les niveaux de pauvreté et les inégalités y compris, parmi ceux qui vivent de leurs pensions », déclare M. Bawumia.
Il souligne que « alors que nous ouvrons les portes du libre-échange continental, les données sur le niveau des prix permettront d'établir des comparaisons entre les pays et de comprendre les marchés régionaux et la compétitivité des producteurs à travers l'Afrique ».
M. Bawumia exhorte les gouvernements africains à investir dans les infrastructures des TIC et les outils de collecte de données numériques. Il appelle les chefs des bureaux nationaux de statistique à « collaborer avec la CEA pour transformer nos systèmes statistiques continentaux ».
Dans le même ordre d'idées, le Ministre camerounais de l'économie, de la planification et du développement régional - Alamine Ousmane Mey - déclare : « Nous devons renforcer les relations entre les institutions nationales d'informations et de statistiques et la CEA » car « sans données et sans informations, nous ne pouvons pas évaluer et faire le suivi de la politique publique ».
« Nous parlons de compiler des données, ce qui signifie intégrer l'Afrique. Je vois un avenir radieux pour cette initiative », affirme M. Mey.
Dans ses remarques, le Ministre sud-africain des finances, Tito Titus Mboweni, souligne le fait que « les données aident les dirigeants politiques à comprendre la différence entre ce qu'ils souhaiteraient et la réalité sur le terrain ».
Il ajoute que « alors que nous nous dirigeons vers la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, nous avons besoin de données fiables et opportunes sur les prix et les mouvements de biens et de services pour nous permettre de savoir si nous avons une convergence ou divergence macroéconomique ».
Certains ministères des finances et de la planification de l'économie, des représentants des bureaux nationaux de statistique de toute l'Afrique ont également pris part au lancement virtuel, qui reconnaissent leur rôle en tant que parties prenantes clés de l'initiative et s'engagent à fournir les données requises.
Cela survient à un moment où les gouvernements sont désireux de comprendre les effets du COVID-19 sur la capacité des citoyens à acheter des produits de première nécessité alors que les pays sont confrontés à des mesures de confinement.
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