La Position extérieure globale (Peg est un état statistique qui recense les avoirs et les engagements financiers extérieurs d'un pays à un moment donné. Dans son récent ouvrage «Économie pour tous, pour tout comprendre», l'économiste et banquier ivoirien Guillaume Liby précise que la Position extérieure globale (Peg) décrit la valeur et la composition des actifs financiers et des engagements (dette) entre les agents économiques résidents d'un pays et ceux du reste du monde.
Les actifs financiers sont les avoirs du pays dans le reste du monde et les engagements sont les avoirs du reste du monde sur les résidents du pays. M. Liby ajoute que la Position extérieure globale fait le bilan des avoirs et des engagements à une période donnée (année ou trimestre). La définition de la Peg s'apparente à celle du compte financier de la balance des paiements. Elle reprend les mêmes cinq classes d'actifs qui sont :
Les investissements directs
Les investissements de portefeuille
Les instruments financiers dérivés
Les autres investissements
Les avoir de réserves
Cependant, indique l'économiste ivoirien, à la différence du compte financier de la balance des paiements qui retrace les flux (variation entre les différentes catégories d'actifs et engagements entre deux périodes), la Position extérieure globale donne le volume ou le stock de chacun de ces actifs ou engagements à une période donnée. A ce titre, le compte financier donne une explication de l'évolution de la position extérieure globale.
Guillaume Liby donne l'exemple suivant pour une meilleure compréhension. Selon lui, si les investissements directs détenus par les résidents du pays sont de 10 en janvier 2015 et 20 en décembre 2015, alors le compte financier établi en décembre 2015 retiendra le flux de 10 (c'est à dire 20 moins 10). On dira que les avoirs détenus par les agents économiques résidents sur le reste du monde ont augmenté de 10. Cette augmentation peut être, soit le fruit d'acquisition de nouveaux actifs, soit de l'évolution du prix des actifs existants.
Dans la Position extérieure globale de décembre 2015, on ne retiendra que les actifs détenus par les résidents sur le reste du monde, soit le chiffre de 20 qui est le stock des actifs financiers à cette date. Le compte financier de la balance des paiements décrit donc les évolutions des actifs et engagements au cours d'une période donnée tandis que la position extérieure globale atteste du stock des actifs et des engagements à la fin de la période donnée.
Le solde entre les avoirs et les engagements de la Position extérieure globale à la date donnée est la Position extérieure nette (Pen). Cette dernière, indique M. Liby, reflète la situation patrimoniale nette du pays vis-à-vis de l'extérieur. La Pen peut être positive ou négative. Si elle est positive, cela signifie que le pays possède des actifs financiers dans le reste du monde. Si elle est négative, c'est le pays qui est financé par le reste du monde.
A ce titre, la position extérieure nette permet d'identifier immédiatement le stock de l'endettement extérieur du pays et évaluer sa soutenabilité. Il est aussi possible d'indiquer le niveau d'endettement par type d'agent économique résident (entreprises financières, entreprise non financières, ménages, gouvernement).
Si l'on se réfère à un document de la Bceao intitulé «Balance des paiements et position extérieure globale» publié en 2019, la Position extérieure globale nette (Pen) du Sénégal en 2018 est ressortie débitrice à 6643,0 milliards de FCfa contre 5701,0 milliards de FCfa un an plus tôt, soit une dégradation de 942,0 milliards, reflétant le financement du solde des opérations non financières.
Cette dégradation, explique la Bceao, traduit une hausse plus importante des engagements (+1967,1 milliards) que celle des avoirs (+1.025,1 milliards) qui se sont établis respectivement à 11.519,2 milliards et à 4.876,2 milliards en 2018.