Nourrir la population ouest africaine par la conquête du marché régional. Tel est l’ambition des femmes du Bénin membre de la Coopérative de Transformation du Manioc en Gari « Gbenondjou » d’Adjahonmè. Une volonté motivée par les compétences acquises suite à l’appui que leur a consacré la Fondation des États-Unis pour le Développement en Afrique (USADF).
La Coopérative de Transformation du Manioc en Gari « Gbenondjou » d’Adjahonmè du Bénin amorce une seconde jeunesse.
Composée de 25 membres dont 21 femmes et quatre hommes, cette coopérative produit une variété de gari qui, selon wikipedia, est une semoule ou une farine de manioc qui entre dans la composition de nombreux mets en Afrique de l'Ouest.
Un acquis qui ouvre de belles opportunités en termes de marché pour cette coopérative dont l’activité entre en droite ligne dans les principes d’autonomisation économique des femmes.
Ces adeptes du manioc béninois comptent mettre en compétition une offre diversifiée de Gari sur le marché ouest-africain.
Il s’agit d’une variété composée de gari amélioré au lait de coco, le gari tapioca, le gari à base d’ananas, le gari amélioré avec du soja, entre autres produits.
Un défi qui, selon Mme Gbezounke Sylvie, présidente de la coopérative de Transformation de Manioc en Gari «GBENONDJOU» d’Adjahonmey, est réalisable.
Pour preuve, elle brandit le nouveau client presque décroché à Dakar. Ainsi, pour un contrat de trois ans, la coopérative doit livrer du gari à son client sénégalais en cas d’accord.
Mme Sylvie confirme qu’une première livraison a d’ailleurs déjà été effectuée dans ce sens de Cotonou, vers la capitale sénégalaise.
Selon elle, cette nouvelle dynamique a été impulsée grâce à l’appui de l'USADF qui a accordé à Gbenondjou près de 99 000 dollars US (54 872 086,50 FCFA) pour la période 2017-2019.
La coopérative Gbenondjou devait utiliser ces fonds de subvention pour renforcer la capacité de production et acheter des équipements pour transformer le manioc en gari tout en investissant également dans la formation de ses membres en gestion financière, marketing, techniques de production améliorées et pratiques d'hygiène et d'assainissement pour la production.
Une manne qui, selon Mme Sylvie, a effectivement permis de renforcer la compétitivité, le professionnalisme de la coopérative et contribuer à la sécurité alimentaire, de faire progresser le statut économique des femmes rurales et d'améliorer leur qualité de vie.
Elle avait en gros aidé à renforcer les capacités de production et de gestion de huit groupements de femmes membres dans la commune de Klouékanmè.
De productrices à femmes entrepreneurs agricoles au quotidien épanouies
La vie des femmes de la Coopérative de Transformation de Manioc en Gari «GBENONDJOU» de d’Adjahonmey a changé.
Une nouvelle vie que sa présidente lie incontestablement à l’impact de l’appui américain sur leurs activités et leur vie au quotidien.
Pour Mme Gbezounke Sylvie, l’appui de l’USADF a complétement changé leur vie, en général, et la coopérative qui évoluait de manière non structurée en plus d’un manque de moyens et de structure d’appui.
« C’est grâce à l’USADF que nos membres ont commencé à bien organiser leurs activités et parvenir à doubler leur production ».
A l’en croire, cet appui leur a permis de rendre compétitif leurs produits en respectant les normes sanitaires et commerciales requises sur le marché.
« Sur le marché, nos produits s’écoulent en premier parce qu’ils sont maintenant mieux présentés », lance-t-elle avec fierté.
Elle confie que les bénéfices réalisés ont permis à la Coopérative d’acquérir ses propres terres et étendre les zones d’exploitation de manioc.
Ce qui, au fil du temps, va contribuer à booster le niveau de rendement et de production.
Mme Sylvie fait savoir que cette bouffée d’oxygène apporté par l’USADF a également déteint sur la vie des femmes.
« Depuis cette nouvelle donne, les femmes membres de la coopérative passent moins de temps aux champs et trouvent du temps à s’occuper de leur foyer et leurs enfants sur le plan de la nourriture, l’habillement, la santé…»
Il faut rappeler qu’au Bénin, l’USADF qui y intervient depuis 1986, gère actuellement un portefeuille de 15 investissements agricoles. L'engagement total est supérieur à 2,3 millions de dollars US (1 274 806 050 F Cfa).
Dans ce pays, la fondation américaine y déploie un programme qui se concentre sur le secteur agricole, en apportant un soutien aux producteurs et transformateurs alimentaires sur les marchés locaux et d'exportation.
Le Gouvernement béninois contribue jusqu'à 500 000 dollars par an pour atteindre les populations mal desservies.