Le Procès de Vital Kamerhe et Sammih Jamal a eu à révéler la légèreté avec laquelle les affaires de l'Etat se traitaient. La précipitation avec laquelle le chantier du camp Tshatshi a été exécuté pouvait coûter à l'Etat Congolais plusieurs millions en plus de ceux portés disparus par la magie de l'attribution opaque du marché du chantier, en dehors des normes, comme dénoncée par ledit Procès.
C'était un chantier mis en exécution en violation de toutes les procédures d'exécution des chantiers de construction, quelle que soit sa catégorie. Les défaillances techniques sur ce chantier étaient tellement criantes qu'elles ne pouvaient qu'être la conséquence d'une hâte suspecte. Car, avant de construire, il faut d'abord faire une étude sérieuse du terrain. Il faut mener une étude sérieuse de la forme du terrain. Est-ce un terrain roche ou un terrain meuble. Un sol meuble par exemple peut détruire un travail de plusieurs millions par un affaissement impromptu. En plus de l'Etude du terrain, il faut aussi une planification de l'assainissement du site, de l'adduction d'eau, du raccordement d'électricité, de l'installation domestique, une planification de la gestion du drainage des eaux de gouttière des toitures, une planification des fosses septiques et des puits perdus. Rien n'était prévu. Il y avait-là juste quelques maisons préfabriquées montées vaille que vaille sur des dalles amovibles sans un ancrage solide sur le fond du terrain.
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