À l'instar de la corruption, la saleté est une ennemie commune présente dans toutes les prières qu'on adresse aux autorités. Comme avec la corruption, à en croire les différentes réactions hostiles suscitées par le code municipal d'hygiène (CMH) sorti par la Commune Urbaine d'Antananarivo, on a une relation ambivalente haine-attachement avec la malpropreté : on veut tous son éradication mais les moyens pour y parvenir sont objets de répulsion.
Les mesures drastiques, bien que proportionnelles à la désolation infinie dans laquelle s'encrasse la capitale, sont trop lourdes pour une population dont les habitudes ont été façonnées par des décennies de laisser-aller, de laxisme extrême, d'anarchie, de gabegie et d'absence de discipline. Mais la discipline est le prix à payer pour retrouver l'Antananarivo de ces vidéos, très populaires sur Facebook, qui datent des dernières années d'assujettissement au pouvoir colonial et qui inspirent, en nous tous, une unanime nostalgie indicible. Une autre époque où la discipline avait les moyens pour se faire respecter.
...