En tirant à bout portant sur des élèves paisiblement installés dans une salle de classe ce samedi à Kumba, et en arrachant brutalement à la vie une demi-douzaine d'entre eux, les leaders sécessionnistes et leurs affidés viennent sans aucun doute de commettre le massacre de trop.
Celui qui change le visage d'un combat, si tant est que l'on puisse désigner ainsi cet acharnement macabre, cette guerre insensée menée trois années durant contre des populations, et - funeste contradiction - en leur nom. Sur le chemin de ce pays-fantôme dont nous nous refusons à prononcer le nom, que de destins brisés, que de vies laissées sur le carreau ! Ces sacrifices paraissent d'autant plus absurdes et dérisoires que la réalité vécue démontre, en l'accentuant chaque jour davantage, le caractère chimérique de cette nébuleuse. Car sur quoi, sur quel mythe fondateur s'enracine-t-elle ? On ne peut en effet à brûle-pourpoint, décider d'effacer l'histoire et de la réécrire à sa guise.
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