Sénégal: Ahmadou Al Amine Lo, directeur national de la BCEAO – « Le secteur bancaire a fait preuve de résilience »

27 Octobre 2020

Les mesures prises par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) pour permettre au secteur économique de ses pays membres de faire face à la pandémie de la coronavirus semblent portés ses fruits pour certains segments. C’est du moins ce qui est remarqué au Sénégal où les autorités de l’agence nationale de la BCEAO, informent qu’au cours des neuf premiers mois de l’année 2020, le secteur bancaire a fait preuve de résilience, en dépit de la propagation de la pandémie de la COVID-19.

Le Directeur National de l’Agence de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) au Sénégal, a salué la robustesse du secteur bancaire malgré l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les différents segments de l’économie des pays de nos pays.

Ahmadou Al Amine Lo explique que cet état de fait a permis aux établissements de crédit de soutenir aussi bien les agents économiques à travers les reports d’échéances de crédits, que les besoins de financement de l’État, va les souscriptions aux « Bons Covid-19 ».

A l’en croire, les actions entreprises ont induit une progression des emplois (+429,8 milliards de F Cfa ; +6,3%) sensiblement supérieure à celle des ressources (+265,9 milliards de F Cfa ; +4,1%).

Dans ce contexte, poursuit-il, le besoin de liquidité des établissements de crédit s’est accru de 163,9 milliards et se situe à 414,5 milliards en septembre 2020, après 250,5 milliards en décembre 2019.

Dans cette même dynamique, le DN de la BCEAO au Sénégal informe que les emplois nets du système bancaire sont passés de 6.775, 5 milliards de F Cfa en décembre 2019 à 7.205,3 milliards en septembre 2020.

Ceci, poursuit-il, en liaison avec la hausse des autres emplois bancaires (+438,1 milliards ; +22,2%) qui ont bénéficié d’un renforcement de l’activité de portefeuille des banques en 2020, à la faveur des titres émis par les différents États de l’Union pour faire face à la crise sanitaire et relancer l’activité économique.

A en croire M. Lô, les crédits nets, pour leur part, se sont très légèrement contractés de 8,3 milliards de F Cfa (-0,2%) sur la période pour s’établir à 4.795 milliard en septembre 2020.

Il précise que la répartition par terme des financements en faveur de la clientèle fait ressortir une prédominance des concours à moyen terme (55,5% contre 51,0% en décembre 2019) contre ceux à court terme (36,3% contre 40,9%) et à long terme (8,2% contre 8,1%).

Par ailleurs, il ajoute que le taux brut de dégradation du portefeuille est passé de 13,9% en décembre 2019 à 14,2% en septembre 2020, tandis que le taux net de dégradation s’est amélioré de 0,6 point de pourcentage à 5,3% comparativement au mois de décembre 2019, en relation avec les efforts de provisionnement réalisés.

A l’instar des emplois, poursuit M. Lô, les ressources se sont renforcées de 266,0 milliards (+ 4,1%) pour s’établir à 6.790 milliards en septembre 2020.

Ceci, souligne-t-il, en liaison essentiellement avec la hausse des dépôts et emprunts de 250,0 milliards, les capitaux propres et ressources assimilées ainsi que les divers autres dettes s’étant légèrement améliorées sur la période.

D’après lui, les dépôts à vue représentent environ 57,0% de l’ensemble des ressources collectées.

Dans cette même dynamique, le DN de la BCEAO au Sénégal n’a pas occulté le dispositif prudentiel en vigueur. Selon Ahmadou Al Amine Lo, la conformité des assujettis est relativement satisfaisante.

Il rappelle que dans le contexte de la crise sanitaire, la Banque Centrale a consenti des allégements sur le dispositif prudentiel (prorogation d’une année du calendrier de mise en œuvre des dispositions transitoires du dispositif prudentiel qui devaient prendre fin en 2022).

Ceci, poursuit-il, afin de permettre aux établissements de crédit de soutenir plus vigoureusement le financement de l’activité économique.

Autrement dit, confie-t-il, les normes prudentielles applicables en 2019 ont été reconduites pour l’année 2020.

M. Lô fait savoir qu’au terme de l’exercice 2019, la rentabilité des établissements de crédit s’est inscrite en hausse de 8,5 milliards (+9,0%) par rapport à 2018 pour ressortir à 102,8 milliards du fait d’un accroissement du Produit Net Bancaire (+35,5 milliards ; +8,6%) conjugué essentiellement à une baisse du coût du risque (-6,2 milliards ; -21,0%).

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