En République démocratique du Congo (RDC), le baromètre sécuritaire du Kivu (KST) a publié lundi 26 octobre un bilan humain des vingt premiers mois de la présidence de Félix Tshisekedi. Et les chiffres sont alarmants : 2 127 civils ont été tués, 1 450 enlevés et 938 kidnappés.
Le bilan est plus lourd encore que celui des vingt derniers mois de son prédécesseur Joseph Kabila, avec 1 553 civils tués. En cause, la recrudescence des tueries perpétrées par les ADF, les Forces démocratiques alliées, dans l'est du pays. Et ce, malgré la promesse du nouveau président d'« exterminer définitivement » le groupe armé. Félix Tshisekedi va devoir redoubler d'efforts pour stabiliser la situation dans le Kivu.
« La situation dans l'est du Congo finalement n'a pas tellement changé depuis l'arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, explique Pierre Boisselet, coordinateur du KST, un réseau d'une douzaine de chercheurs répartis dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu qui suivent et font des rapports après chaque incident dans leur zone. Aujourd'hui, l'un des principaux obstacles à l'émergence d'une nouvelle politique pour l'est du Congo, qui soit à la fois cohérente et coordonnée, ce sont justement ces dissensions politiques qu'on observe à Kinshasa ».
La relative accalmie qui prévalait sur les hauts plateaux du Sud-#Kivu depuis mi-septembre semble terminée. Plusieurs attaques ont eu lieu autour de #Minembwe et #Kamombo (territoire de #Fizi) depuis lundi. Leur bilan est encore incertain.
« Le président Félix Tshisekedi a annoncé qu'il allait mener des concertations en vue de créer une "union sacrée", poursuit-il. Il faut voir si cela va fonctionner. C'est probablement une condition nécessaire pour arriver à résoudre les problèmes de l'est du Congo, mais ce n'est probablement pas une condition suffisante. C'est une crise qui a des racines très profondes. Pour les résoudre, il va falloir une réforme très profonde elle aussi du fonctionnement de l'État congolais ».