La lagune Ebrié et l'Afrique de l'Ouest retiennent leur souffle. Que leur réserve la journée du 31 octobre 2020 ? Les passions qui se sont cristallisées depuis de longs mois sur la tenue ou non de l'élection présidentielle feront-elles long feu ou, au contraire, vont-elles exploser en une déflagration générale ?
L'histoire a cette fâcheuse tendance à bégayer ses avatars les plus dramatiques. Ainsi, depuis la disparition d'Houphouët- Boigny, le père de l'indépendance, en décembre 1993, les élections multipartites en Côte d'Ivoire se suivent et se ressemblent avec leurs violentes crises dues à l'absence récurrente de consensus des acteurs politiques. L'ivoirité, ce concept ambigu aux accents identitaires et xénophobes, est passée par là avec ses corollaires d'exclusion politique, d'élections aux résultats contestés, de guerre civile, d'irrédentisme politique qui n'en finissent pas de piéger la paix sociale dans le pays depuis plus de 20 ans. Certes, l'histoire d'aucun pays n'est un fleuve tranquille où coulent le lait et le miel dans une vallée de félicité. Mais, en vérité, la Côte d'Ivoire a mal à sa classe politique. Des dinosaures refusent d'y disparaître afin que de jeunes loups fassent la preuve de leur engagement patriotique.
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