Lusaka Zambie — Le Bureau sous-régional pour l'Afrique australe (BSR-AS), de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) a convoqué une réunion d'un groupe spécial d'experts sur le thème: « La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et le commerce de services : opportunités et stratégies pour l'Afrique australe ». Cette réunion du groupe spécial d'experts (AEGM) s'est tenue en prélude à la 26ème session du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et des experts (ICSOE) d'Afrique australe.
L'AEGM a réuni des hauts fonctionnaires et des experts en intégration régionale et commerce de services des États membres de la SADC, des représentants des secrétariats de la SADC et du COMESA, des représentants de la Commission de l'Union africaine, des institutions universitaires et de recherche, de la société civile, des organisations professionnelles, des institutions des Nations Unies et d'autres divisions et Bureaux sous-régionaux de la CEA.
Le 26ème ICSOE d'Afrique australe qui sera accueilli par le Gouvernement du Lesotho sous le thème, « Politiques et stratégies pour une croissance efficace et une création d'emplois induites par le secteur privé en Afrique australe » se déroulera virtuellement les 28 et 29 octobre 2020. Cet AEGM a généré des messages clés et des recommandations politiques qui seront présentés aux États membres pour approbation lors du 26ème ICSOE et seront pris en compte dans le futur programme de travail du BSR-AA. À la lumière des négociations en cours sur la ZLECA, y compris dans le cadre du Protocole sur le commerce de services, l'AEGM a offert l'occasion d'informer les États membres sur l'état actuel des négociations sur le commerce de services dans le cadre de la ZLECA et a fourni une plate-forme de dialogue et de délibérations sur la manière dont la La région de l'Afrique australe peut mieux se positionner pour tirer parti des avantages potentiels de ladite Zone dans le commerce de services.
Dans son allocution de bienvenue, M. Sizo Mhlanga, Directeur du BSR-AA, qui indique que l'objectif principal de l'AEGM est de discuter de la manière dont l'Afrique australe peut tirer parti des opportunités de la ZLECA afin de développer un marché commercial de services compétitif, efficace et à haute valeur ajoutée qui peut promouvoir la croissance du secteur privé et créer des emplois décents dans la région. « Les délibérations de l'AEGM seront essentielles pour formuler des recommandations politiques sur la manière dont l'Afrique australe peut exploiter les opportunités de la ZLECA et son Protocole sur le commerce de services afin d'accélérer sa transformation structurelle et son développement durable », fait-il remarquer.
Il appelle les participants à saisir cette occasion pour informer les États membres de l'état des négociations sur le commerce de services dans le cadre de la ZLECA et, surtout, à réfléchir au type de réformes institutionnelles, réglementaires et de gouvernance qui devront être mises en place pour promouvoir le commerce régional et l'investissement intra-régional et la coopération dans le secteur de services dans la sous-région.
La réunion a été officiellement ouverte et présidée par M. Mluleki S. Dlamini, Directeur au Ministère du commerce et de l'industrie du Royaume d"Eswatini, Président du 25ème Bureau de l'ICSOE, qui félicite la CEA d'avoir adopté ce thème et d'avoir fourni une plate-forme visant à aborder le sujet important du commerce de services dans le cadre de la ZLECA. Il appelle les gouvernements, les décideurs et les praticiens du développement à reconnaître qu'une Afrique très bien intégrée est susceptible de libérer l'énorme potentiel économique inexploité de la région et de contribuer de manière significative à la transformation structurelle de ses économies et aux résultats du développement durable. Il note que l'adoption et l'entrée en vigueur de la ZLECA sont une réalisation clé et une étape importante dans le programme d'intégration continentale. « On constate avec satisfaction que nous avançons lentement mais sûrement vers l'Accord, avec plusieurs États membres préparant des stratégies pour sa mise en œuvre. La ZLECA est bien plus qu'une simple initiative d'accès aux marchés pour les biens et services. C'est un levier visant à stimuler l'industrialisation, la diversification économique et le développement durable de l'Afrique. Cet Accord offrira d'immenses opportunités aux entreprises africaines. Il contribuera à consolider le marché continental, permettant au secteur privé de tirer pleinement parti des chaînes de valeur à travers le continent et d'exploiter des économies d'échelle significatives. La ZLECA contribuera en effet au développement de chaînes de valeur régionales sur le continent et ouvrira des débouchés pour les MPME », conclut-t-il.
L'ouverture officielle a été suivie d'une présentation sur « la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et le commerce de services : Opportunités et stratégies pour l'Afrique australe », faite par le Consultant de la CEA, M. Paul Baker. Le rapport fait allusion au secteur des services comme étant le secteur le plus dynamique et le plus prometteur d'Afrique australe. « Les services gagnent constamment en parts de marché en tant que moteur clé de toute économie. Alors que la contribution de l'agriculture au PIB est passée de 17,5% en 2000 à 15,3% en 2019, on s'attend à ce que le secteur des services devienne de plus en plus important, ce qui entraînera à la fois une amélioration des exportations du secteur des services et une augmentation de la richesse », informe-t-il.
Selon sa présentation, la ZLECA peut changer la donne pour la région africaine. Avec 54 Parties contractantes et devant devenir opérationnel le 1er janvier 2021, la ZLECA créera un marché consolidé de 1,2 milliard de personnes et une économie de 2 500 milliards de dollars américains pour les biens et services, avec la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires. Il recommande que, pour que l'Afrique australe bénéficie d'un marché commercial de services, les contraintes liées à l'offre et aux politiques doivent être abordées, telles que l'accès limité au financement, les perspectives limitées de desservir les marchés étrangers sans présence établie, la faiblesse des infrastructures et l'accès limité aux réseaux et aux installations institutionnelles. nécessaires à la mise en œuvre des dispositions du Protocole sur le commerce de services.
Au cours de la deuxième session, les experts régionaux y participant ont donné un aperçu des services et un marché commercial de services en Afrique australe. M. Malcom McKinnon, Conseiller principal en politique commerciale, Secrétariat de la SADC, souligne le rôle des services dans la fabrication et note le prix élevé des services dans la SADC. M. Andrew Mold, Chef du groupe de la ZLECA et de l'intégration régionale, Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique de l'Est (BSR-AE) souligne l'importance de développer un marché de services régional compétitif pour garantir que les avantages soient transmis aux consommateurs. Et cite l'étude économétrique du BSR-AE, de la CEA qui a montré que « les mesures prises en Afrique de l'Est ont conduit à une augmentation de 65% des services bilatéraux dans le commerce et l'Afrique de l'Est a démontré le plus fort avantage comparatif ».
Sur l'état d'avancement des négociations sur le commerce de services dans le cadre de la ZLECA en Afrique australe, Mme Beatrice Chaytor, Experte principale sur le commerce de services, au Département du commerce et de l'industrie, de la Commission de l'Union africaine a présenté l'état des négociations sur le commerce de services dans le cadre de la ZLECA. Elle informe la réunion que tous les pays africains ont signé l'Accord établissant la ZLECA (à l'exception de l'Érythrée) et que la CUA les soutient dans la négociation de mesures affectant le commerce de services. L'appui comprend une formation aux techniques de négociation et aux offres et demandes, des études sur le commerce de services et la réalisation d'audits réglementaires. M. Christopher Onyango, Directeur de la politique commerciale, au Secrétariat du COMESA a présenté une comparaison de l'état d'avancement des négociations sur le commerce de services dans le cadre des diverses Communautés économiques régionales (CER). Les principaux négociateurs de la ZLECA de Maurice, du Lesotho et de la Zambie ont rendu compte de l'état des négociations sur le commerce de services dans leurs pays respectifs. Les offres d'accès aux marchés de Maurice dépassent les engagements de l'Accord général sur le commerce de services (AGCS) ; le Lesotho a inscrit des engagements sectoriels spécifiques dans presque tous les secteurs de services, tandis que la Zambie a l'intention de faire des offres sur les cinq secteurs de services prioritaires de la ZLECA, à savoir les services aux entreprises, les services liés au tourisme et aux voyages, les transports, les communications et les services financiers.
Au sujet des possibilités et des stratégies pour que l'Afrique australe puisse tirer parti du commerce de services dans le cadre de la ZLECA, le représentant de la CNUCED, entre autres, souligne l'appui technique que la CEA et la CNUCED fournissent aux États membres pour le développement de chaînes de valeur régionales des services, dans le cadre d'un Projet de compte de développement des Nations Unies. Mme Trudi Hartzenberg, Directrice exécutive du Centre de droit commercial (TRALAC) pour l'Afrique australe, souligne la nécessité de créer un écosystème réglementaire cohérent en interne dans le commerce de services entre les CER et la ZLECA.
M. Jason Theede, Spécialiste principal de la mobilité de la main-d'œuvre et du développement humain, Organisation internationale pour les migrations (OIM), s'attarde sur le lien existant entre le commerce de services et la mobilité de la main-d'œuvre et fait remarquer le caractère critique de la mobilité intra-régionale de la main-d'œuvre pour tirer parti des avantages de la ZLECA. Il appelle également tous les acteurs à reconnaître le travail comme un service régulier qui peut servir de base à de futurs accords bilatéraux. M. Quan Zhao, Conseiller en politique commerciale, Division du développement des marchés, Centre du commerce international (CCI), insiste sur l'importance et le rôle potentiel de la numérisation dans la stimulation du commerce de services en Afrique australe. Il informe des défis à relever par la région pour tirer efficacement parti de la numérisation afin de renforcer le commerce de services, par exemple, la nécessité d'améliorer les infrastructures numériques.
Dans ses remarques de clôture, le Président, M. Mluleki S. Dlamini, félicite les participants de l'AEGM d'avoir fourni aux États membres une mise à jour de l'état des négociations sur le commerce de services ainsi que des discussions stimulantes sur des questions litigieuses susceptibles d'empêcher une rapide finalisation de ces négociations et sur le type de structures institutionnelles, réglementaires et de gouvernance qui devront être mises en place pour promouvoir le commerce intra-régional, l'investissement et la coopération dans les secteurs des services ».
Les recommandations de l'AEGM permettront de mieux comprendre les défis et les opportunités auxquels font face les États membres du BSR-AA dans le développement de secteurs de services commerciaux compétitifs, efficaces et à haute valeur ajoutée pouvant leur permettre de tirer profit de la ZLECA. La réunion a également contribué à renforcer le débat et le dialogue sur l'intégration régionale et à orienter la réflexion sur les actions nécessaires visant à accélérer le rythme de l'intégration régionale en Afrique australe afin que les États membres puissent mieux profiter de la ZLECA pour atteindre leurs objectifs de développement national, les ODD et l'Agenda 2063.
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Bureau sous-régional pour l'Afrique australe
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