Au Gabon, après les mosquées ce vendredi, ce sont les églises qui ont été autorisées à reprendre leur culte ce dimanche, sept mois après leur fermeture pour cause de coronavirus. Mais toutes n'ont pas repris leurs offices.
Les messes de ce dimanche étaient très symboliques car, depuis près de trois semaines, un bras de fer oppose le gouvernement aux responsables chrétiens. Le gouvernement avait imposé des restrictions très strictes (pas de communion, pas d'offrandes, obligation de présenter un test covid négatif avant d'entrer dans une église). Les pasteurs ont protesté et le gouvernement a fini par reculer en assouplissant les consignes. Mais il a persisté sur le nombre de fidèles qui peuvent assister à un culte : 30, pas plus, quelle que soit la taille du lieu de prière.
Plusieurs églises de réveilsont donc refusé d'ouvrir ce dimanche, à cause de cette condition. C'est le cas de l'église Beth Saïda. Une dizaine de policiers veillent au grain à l'extérieur. A l'intérieur, des jeunes à l'intérieur tentent de dépoussiérer la sonorisation. Beth Saïda est membre du Collectif des églises charismatiques et de réveil qui a décidé de ne pas reprendre les cultes comme nosu l'explique son président, Jean-Baptiste Moulaka. « Nous ne pourrons pas rouvrir l'église pour trente personnes et pour une heure de culte... On n'a pas accepté ça ! »
L'église catholique, majoritaire au Gabon, n'est pas sur la même ligne. Les prêtres n'ont pas boudé leur plaisir de renouer avec l'office, comme à la cathédrale Sainte Marie où aucun policier n'est visible. L'abbé Serge Patrick Mabikassa a célébré la messe de 10 heures. « Dimanche dernier nous étions aux portes des églises avec la police qui nous empêchait d'y entrer... mais aujourd'hui c'est une joie immense ! » Et les fidèles sont comblés.
A cause de la limite de 30 fidèles par culte, la cathédrale a organisé ce dimanche 12 messes dans 3 salles différentes.