S’il ya un fait marquant de ce remaniement ministériel intervenu au Sénégal au sein du gouvernement du Président Macky Sall c’est à coup sûr le retour de Monsieur Idrissa Seck aux affaires avec deux postes ministériels pour ses proches et celui du président du conseil économique social et environnemental (CESE) du Sénégal pour lui-même.
Ce qui est inédit, dans se retour du leader du parti Réwmi, c’est bien sûr le procédé et le moment choisis par le Président Macky Sall d’abord pour mettre fin aux fonctions de son prédécesseur au CESE, en même temps que ceux des membres du gouvernement, et ensuite de le nommer en même temps que ces derniers, comme s’il voulait donner un signal fort du rattachement du Président du CESE à l’exécutif qu’il dirige.
En acceptant ce poste, M. Idrissa Seck renie les propos qu’il a tenu il ya un peu plus d’un an de ne plus occuper un poste découlant du pouvoir réglementaire du Président, et qu’en lieu et place il lui préférait ses mandats électifs acquis de haute lutte.
Aujourd’hui, la leçons qu’on peut en tirer c’est que le verdict des urnes qui avait fait de Macky Sall, le Président élu en 2019 de la République du Sénégal est définitivement accepté par M. Idrissa Seck , même si les membres de sa coalition qui l’avaient accompagné restent toujours dans la contestation quoique tacite, car la plupart ont rejoint le dialogue national convoqué par Macky Sall le 28 Mai 2019.
La seconde leçon qu’on peut tirer de ce nouvel attelage gouvernemental proposé au Sénégalais est que Macky Sall a réussi une formidable opération de communication en maintenant le suspens jusqu’au bout.
Il faut reconnaître après cela que pendant une semaine, et même plus, le Sénégal va vivre en apnée politique. L’agenda socio politique sera rythmé par le remaniement, réussissant la prouesse de reléguer au second plan la célébration du Mawlid, marquant la naissance du prophète Mohamed ( Paix et salut sur lui) ; dans un contexte d’interpellation forte du Président Macky Sall par la Umma islamique à la suite des carricatures blasphématoires massivement diffusées dans les médias français, et dans certaines écoles, et qui, aux yeux de certains musulmans du monde, sont encouragées et soutenues par le Président Français Emmanuel Macron, au nom du « droit de blasphémer».
On en arrive même à faire oublier les centaines de jeunes sénégalais qui ont péri dans l’océan pour avoir choisi de rejoindre l’Europe par la mer pour échapper aux difficultés économiques, et dont les parents sont encore sans nouvelle. Ce fait a suscité l’émoi en occident, si l’on se réfère au traitement fait par les médias européens particulièrement. Un navire de la marine sénégalaise aurait été incriminé dans l’accident survenu en mer avec l’embarcation qui transportait les migrants sénégalais. La clameur monte crescendo sur les chiffres des victimes et les versions sont de plus en plus contradictoires.
Il fallait desserrer l’étreinte et Macky Sall à travers ce remaniement a réussi le coup de faire oublier aux sénégalais les urgences du moment. Un Etat fonctionne aussi comme ça.
Mais il ya une constante dans ce nouveau gouvernement que certains observateurs ne manquent pas de relever comme annonçant les prémisses de la candidature de Macky Sall à une troisième mandat dont la partie visible de l’Iceberg n’est que le départ de ministres supposés hostiles à ce projet, voire qui avaient des ambitions pour succéder au Président Sall.
Une chose est sûre les schémas de la recomposition politique se dessinent à grands traits, de même que les lignes de césure.
Remaniement ou exercice de COM