Kigali, Rwanda — De nombreux décideurs politiques et entreprises appellent à une relance verte et à une stratégie « Rebâtir plus solide » dans l'ère post-covid-19 pour limiter les effets des futures pandémies et crises telles que le changement climatique.
Les experts soulignent que faire évoluer nos économies vers une bio économie offre aux pays la possibilité de reconstruire leurs économies d'une manière écologiquement et socialement inclusive.
C'est dans cette optique que le programme BioInnovate Africa en collaboration avec la Commission des sciences et technologies de l'Afrique de l'Est (EASTECO) a organisé la semaine dernière la première conférence sur la bio économie de l'Afrique de l'Est sous le thème, « Perspectives de croissance de la bio économie en Afrique de l'Est ».
En termes simples, la bio économie est l'utilisation de ressources biologiques visant à produire divers produits dans notre économie tels que les carburants, les produits chimiques, les plastiques, les tissus, etc.
Mama Keita, Directrice de la CEA pour l'Afrique de l'Est, déclare aux participants de la réunion que « la bio économie exige de fortes connaissances et n'est pas bien connue ou comprise du grand public et des décideurs. Les États et leurs partenaires ont un rôle important à jouer pour surmonter ces défis. « Ils doivent démontrer les avantages de la bio économie à toutes les parties prenantes intervenant des deux côtés des biens et services générés par la bio économie ».
Du côté de la demande, les consommateurs doivent être informés de tous les gains qu'ils peuvent en retirer, tandis que du côté de l'offre, les entrepreneurs, les PME et le secteur privé dans son ensemble doivent être informés de la rentabilité des activités connexes. En outre, le monde universitaire et la société civile doivent être impliqués par des efforts délibérés inclusifs », a-t-elle expliqué.
Mme Keita note que la bio économie offre l'opportunité de contribuer à la création d'emplois si nécessaire en Afrique de l'Est, en plus de produire des biens et des services qui amélioreront le bien-être et la santé des gens ainsi que l'environnement. Elle souligne également que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui sera bientôt mise en œuvre, offrira une énorme opportunité de marché pour la bio économie de prospérer.
Les participants à la réunion virtuelle ont discuté des stratégies de développement durable de la bio économie en Afrique et de la manière de créer des opportunités d'investissement bio dans la région.
Ahmedin Mohammed, Ministre d'État au Ministère de l'innovation et de la technologie d'Éthiopie, qui a également assisté à la réunion, déclare que la bio économie offre une opportunité aux pays dont l'agriculture est leur principale activité, car la partie des matières premières de sources bio provient du secteur agricole. Il souligne la nécessité d'intégrer la bio économie dans les politiques nationales qui traitent d'autres questions importantes telles que la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Les participants ont également discuté de la manière dont la bio économie peut relever les défis environnementaux, sociétaux et économiques en Afrique de l'Est. La réunion a réuni des représentants du gouvernement, des scientifiques, des entrepreneurs, des investisseurs, des économistes et des acteurs de la société civile.