- Le Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord a organisé le mardi 3 novembre un webinaire sur les meilleures pratiques en matière de création d'emplois en Afrique du Nord.
Cette rencontre a été l'occasion pour les participants de débattre des leçons apprises et meilleures pratiques en matière de création d'emplois, ainsi que les mesures recommandées aux gouvernements et autres acteurs clés pour garantir un impact positif des politiques de promotion de l'emploi et d'autonomisation des jeunes en Afrique du Nord.
« L'emploi constitue une dimension essentielle du développement en général. Malheureusement, en 2019, l'Afrique du Nord souffrait déjà du taux de chômage le plus élevé avec un taux de 12,1%, et le ratio emploi - population le plus bas du continent (40,1% pour l'Afrique du Nord contre 58,8% en moyenne en Afrique), et un taux de chômage des jeunes à 29% contre 13% pour le reste du monde », a déclaré Khaled Hussein, directeur par intérim du Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord dans son discours d'ouverture.
Avant la pandémie de la Covid-19, les économies nord-africaines avaient atteint des niveaux de croissance raisonnables et plusieurs pays avaient réussi à engager leurs économies sur la voie de la diversification. Cependant, la sous-région reste confrontée à des problèmes majeurs, notamment une faible croissance de la productivité et des taux de chômage élevés.
La création d'emplois formels dans le secteur privé nord-africain s'est avérée incapable de suivre l'augmentation de la main-d'œuvre jeune, tandis que les petites et moyennes entreprises (PME) - qui jouent un rôle essentiel dans la croissance économique, la création d'emplois et le développement d'un secteur privé compétitif - expérimentaient des difficultés à pénétrer les marchés nord-africains.
Parallèlement, de nombreux employeurs peinent à trouver des employés dotés des compétences nécessaires à leurs entreprises. Selon Mme Ana Martiningui, Directrice Générale de Education for Employment, 81% des entreprises n'ont pas été en mesure de trouver les profils nécessaires pour développer leurs activités, à l'heure où les systèmes éducatifs nationaux peinent à préparer les jeunes à l'économie d'aujourd'hui et de demain.
Il est attendu que la crise économique causée par la pandémie de la Covid-19 ait un impact grave sur les économies nord-africaines, les experts des Nations Unies ayant annoncé une fourchette de croissance du PIB allant de 0,3% dans le meilleur des cas et une chute à -5,4%.
Il est attendu que cette situation entraîne une augmentation considérable du taux de chômage des jeunes en Afrique du Nord, compliquant les efforts des pays pour créer un nombre d'emplois suffisants pour faire face à la croissance rapide de la main-d'œuvre. Une situation qui risque de de transformer les opportunités de dividende démographique de la sous-région en un problème majeur, ainsi qu'une source potentielle de troubles sociaux, selon Amal El Beshbishi, économiste au Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord.
Face à cela, les experts ont présenté diverses recommandations dans des domaines tels que la qualification et la requalification des jeunes, le rôle du secteur privé dans l'augmentation de la création d'emplois et les meilleures pratiques de l'Égypte, de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Kenya dans le domaine des politiques de l'emploi des jeunes ainsi que l'utilisation de l'innovation inclusive pour créer des emplois manuels.
Le webinaire sur les «Meilleures pratiques en matière de création d'emplois en Afrique du Nord» a eu lieu avec la participation de J. Chris Toe, Conseiller principal pour l'engagement stratégique des entreprises et des pays à la Division des partenariats stratégiques du Programme Alimentaire Mondial (PAM), Éthiopie; Ana Martiningui, Directrice générale de Education for Employment(Espagne); Agya Yaw Nsiah, Directeur de la recherche et de la planification à l'Agence pour l'Emploi des jeunes du Ghana, Callee Davis, économiste chez NKC African Economics (Oxford Economics, Afrique du Sud) et Ahmed Galal, PDG et co-fondateur de Taskty.com (Égypte