Accusé de "complot contre l'Etat", le porte-parole de l'opposition a été interpellé près de la frontière avec la Ghana.
L'étau du régime ivoirien se resserre autour de l'opposition qui refuse de reconnaître la victoire à l'élection présidentielle du président sortant Alassane Ouattara.
Pascal Affi N'Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), a été arrêté. Après la perquisition de son domicile cette semaine, il aurait été interpellé dans la commune d'Akoupé, située au nord d'Abidjan et près de la frontière avec le Ghana.
"Nous avons appris la nouvelle de son arrestation. Nous avons fait le tour des commissariats et postes de police, il n'y est pas. Il est détenu dans un lieu tenu secret. C'est la déduction que nous faisons", a affirmé un de ses avocats, Maître Félix Boble.
Accusé de "complot"
Pascal Affi N'Guessan, ancien premier Ministre de Laurent Gbagbo, était recherché par les autorités qui l'accusent, avec deux autres dirigeants de l'opposition, de "complot contre l'autorité de l'Etat", mais aussi de "mouvement insurrectionnel" et de "terrorisme" pour avoir appelé à la désobéissance civile avant le scrutin du 31 octobre et annoncé vouloir installer un pouvoir parallèle avec un Conseil national de transition.
Les deux autres leaders de l'opposition à faire l'objet d'une enquête sont l'ancien ministre Abdallah Mabri Toikeusse, qui serait en fuite et activement recherché selon le procureur d'Abidjan, ainsi que Maurice Kakou Guikahué, numéro deux du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), qui est le principal parti d'opposition.
Le ministre de la Justice Sansan a indiqué avoir saisi la justice, "afin que soient traduits devant les tribunaux les auteurs et les complices de ces infractions".
Par ailleurs, plusieurs leaders de l'opposition sont bloqués à leur domicile par les forces de l'ordre depuis mardi (3.11). Parmi eux, l'ancien président Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), et qui avait été proclamé président du Conseil national de transition. Plusieurs cadres du PDCI avaient été arrêtés puis relâchés cette semaine.