L'Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) compte mobiliser 25 milliards de dollars auprès des institutions financières africaines et internationales pour soutenir l’industrie de l’aviation civile fortement éprouvée par la pandémie de COVID-19. L’annonce a été faite, ce mardi 10 novembre, par le secrétaire de l’association, M. Abdérahmane Berthé. C’était en marge de la 52e Assemblée générale annuelle qui se déroule en format virtuel sur le thème « Redéfinir le transport aérien pour une nouvelle ère ».
Un fonds de 25 milliards de dollars sera mis en place pour mobiliser des ressources auprès des institutions financières afin d’assurer une bonne relance de l’activité des compagnies aériennes africaines fortement touchées par la pandémie de COVID-19.
L’initiative est bénie par la Commission de l’Union africaine (Ua) qui, selon le Secrétaire général de l'Association des compagnies aériennes africaines (Afraa), va adresser une requête aux institutions financières pour un soutien.
Selon M. Abdérahmane Berthé, le secteur du transport aérien a commencé à avoir des problèmes bien avant la pandémie.
A l’en croire, l’industrie aérienne était caractérisée par l’arrêt des opérations depuis le début de la crise.
Le marché tournait à 30% de la capacité en aout dernier, le coefficient de remplissage était de 35% et les pertes de revenu sont estimées à 9 milliards de dollars de recettes en 2020 par rapport à 2019.
Il avise que le continent va enregistrer des pertes de 6,2 millions d’emplois, 5 millions de dollars de PIB.
A cela, M. Berthé y ajoute le problème de liquidité auquel sont confrontées les compagnies aériennes suite à une faible activité.
Ce qui présage des lendemains difficiles pour le secteur. « Nous estimons que la relance totale n’interviendra pas avant 2023-2024 ».
Quand le fret sauve la face !
Durant les mois passés, les compagnies aériennes avaient mis en veilleuse toutes leurs activités sauf le fret. Un programme de partage de capacité du fret a été initié entre les compagnies aériennes africaines, selon la disponibilité des cargos.
M. Berthé qui salue cette initiative explique que le partage de capacité s’est fait à partir d’un portail accessible à toutes les compagnies. « C’est une sorte de marché pour les avions disponibles et capables d’assurer le transport des biens ».
La reprise des activités depuis le mois d’août a, d’après M. Berthé, enregistré des couacs et des lacunes.
D’après lui, 71% des routes ont repris mais avec beaucoup de difficultés notées en plus de la mainmise des grandes compagnies internationales non africaines sur le marché continental du transport aérien.
Ainsi, pour une relance réussie, l’AFRAA pense que les gouvernements africains devraient repenser l’activité du transport aérien, la réglementation du secteur, lever les barrières et faciliter la concurrence.
Dans cette dynamique, l’organisation prône l’accompagnement financier des compagnies comme l’ont font certains Etats durant la période de COVID-19 pour éviter la faillite des compagnies. A cela, l’association les prie d’initier des mesures de sauvetage pour la relance de l’activité aéronautique.
Pour l’AFRAA, le plus important facteur de la relance c’est la collaboration et la coopération entre les compagnies aériennes africaine. D’où la nécessité de développer des alliances entre elles.
Elle juge important d’harmoniser le protocole sanitaire pour rétablir la confiance envers les passagers et replacer la technologie pour façonner l’industrie avec une plus grande part de la digitalisation dans le processus.
L’AFRAA se réjouit du fait que la Commission africaine de l’aviation civile vienne de lancer la politique de l’aviation civile africaine devant prendre en compte la situation des compagnies face à la COVID, la nécessité d’avoir un équilibre, le renforcement du réseau africain, entre autres défis.