Cet ancien officier de l'armée nigérienne avait été élu président de la République en 1999. Réélu en 2004, il avait fait voter un référendum pour modifier la Constitution afin de rester au pouvoir. Il en avait été finalement évincé par un coup d'Etat en 2010. Atteint d'un cancer, Mamadou Tandja est décédé ce xxxx à l'âge de 77 ans.
Mamadou Tandja restera l'homme du tazartché(la « continuité », en haoussa). Celui qui après deux mandats à la tête du pays, et alors que la Constitution prévoyait son retrait, cherchera coûte que coûte à prolonger son mandat.
Mamadou Tandja passe pour un chef d'Etat qui s'accroche au pouvoir : pour mieux finir les chantiers entamés, selon ses propres arguments.
Une crise institutionnelle s'ouvre. Le président est renversé le 18 février 2010 par une junte militaire qui fait de lui un paria puis l'envoie plusieurs mois en prison. Le regard sévère et le visage fermé, Mamadou Tandja a la posture de l'ancien lieutenant-colonel qu'il était.
Mamadou Tandja débute sa carrière politique au poste de ministre de l'Intérieur en 1990. C'est lui qui dirige la répression contre la révolte touarègue de l'époque.
Après une première tentative sous l'étiquette du Mouvement national pour la société du développement (MNSD), il sera élu président de la République en 1999 puis réélu en 2004.
Il fera de Hama Amadou son Premier ministre. Celui qu'il va considérer comme son dauphin va très vite lui voler la vedette. Hama, le cerveau, le calculateur, Tandja, l'homme simple, plus à l'aise en langue haoussa qu'en français.
« Tandja était un pragmatique et un homme de bon sens », résume un proche du MNSD. « C'était aussi un homme intègre qui n'a jamais pris un seul franc CFA des caisses de l'Etat », précise-t-il.
Sa priorité, c'était le monde rural, cette majorité silencieuse auprès de laquelle il est d'ailleurs resté très populaire.
La santé de l'ancien président nigérien s'était détériorée ces derniers mois. Atteint d'un cancer de la prostate, Mamadou Tandja s'éteint à l'âge de 77 ans.