Addis-Abeba — Le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD) ont virtuellement lancé, ce jeudi, le premier rapport africain d'Examen de la notation de crédit souverain qui évalue les tendances des notations de crédit des pays africains au cours du premier semestre 2020.
Le rapport examine les facteurs de risque qui ont conduit à différents déclassements face au Nouveau Coronavirus (COVID-19) ; évalue leurs effets sur les coûts du service de la dette publique ; examine la cohérence, l'objectivité et la transparence du processus de notation ; et fait des recommandations aux pays africains sur la manière d'éviter les actions de notation négative et d'améliorer les notations futures.
De nombreux pays africains se sont récemment plaints du fait que les agences de notation, qui jouent un rôle central dans la sphère financière internationale, les déclassent injustement. Les États membres sont préoccupés par les effets des mauvaises notations des trois principales agences internationales de notation de crédit - Moody's, Standard & Poor's et Fitch.
La CEA affirme que des politiques sont nécessaires pour garantir que l'Afrique honore ses obligations de dette de manière cohérente, durable et transparente afin d'éviter de compromettre les notations de crédit et ajoute que le moment est venu de redéfinir une nouvelle architecture financière pour renforcer les marchés financiers africains d'une manière cohérente avec l'Agenda 2063 et le Programme de développement durable à l'horizon 2030.
Les deux organisations font valoir que si la question de notation est réelle, il est également urgent que les pays africains soient transparents dans les contrats qu'ils concluent pour éviter des notations négatives.
La CEA reste déterminée à continuer de travailler avec le MAEP, la Commission de l'Union africaine et d'autres sur la question de notations de crédit et d'aider à redéfinir une nouvelle architecture financière pour l'Afrique. Le MAEP est une entité spécialisée de l'Union africaine.
Ceux qui ont pris la parole lors du lancement du rapport, y compris les représentants de la CEA, du MAEP, du FMI et de la Commission de l'Union africaine, saluent le rapport qui, selon eux, aidera les décideurs politiques en Afrique à s'engager plus efficacement dans les processus de notation en mettant en place des équipes de liaison diversement compétentes d'experts pour engager les agences de notation lors des examens de notation ; élaborer et renforcer les cadres législatifs permettant aux agences de notation d'être enregistrées dans leur juridiction afin d'offrir des services de notation, entre autres.
Le rapport africain d'examen de la notation de crédit souverain africain vise à fournir aux pays africains et aux investisseurs une analyse pertinente des opinions émises par les agences internationales sur les crédits souverains. Le rapport présente les tendances, les facteurs déterminants, l'interprétation des opinions et les recommandations politiques sur les notations de crédit souverain.
Onze pays ont été déclassés au plus fort du COVID-19. Il s'agit de l'Angola (deux fois), du Botswana, du Cameroun, du Cap-Vert, de l'Éthiopie, du Gabon, du Nigéria (deux fois), des Seychelles, de la Tunisie, de l'Afrique du Sud (trois fois) et de la Zambie (trois fois). Douze pays ont connu une évolution négative de leurs perspectives de notation souveraine, ce qui indique un risque de révision à la baisse à court et moyen terme.