Un projet de renforcement des capacités a été lancé hier à Yaoundé, sous l'égide d'Avocats sans frontières et d'un réseau d'ONG en charge des droits de l'Homme.
Le Cameroun dispose d'un arsenal juridique conséquent pour ce qui est des droits de l'Homme. Un cadre renforcé par l'entrée en vigueur du Code de procédure pénale en 2007, texte qui offre une protection plus accrue aux justiciables. A ceci s'ajoute la loi du 12 juillet 2016 qui a introduit le concept de « peines alternatives ». Tout ceci reste néanmoins difficilement applicable dans les faits, et certains aspects nécessitent des décrets d'application. C'est dans ce contexte qu'intervient le Projet de renforcement des capacités de la société civile camerounaise pour l'accès à la justice des personnes en détention (Recajud). Son lancement a eu lieu hier à Yaoundé, en présence de l'ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou.
Organisé à l'intention de tous les acteurs de la chaîne judiciaire, le Recajud veut promouvoir les droits des détenus et la prise en charge des cas les plus emblématiques (Pas de mandat de dépôt, durée de la détention préventive expirée, etc.). Dans le même temps, il vise l'application des peines alternatives pour les cas qui remplissent les conditions nécessaires. Initié par Avocats sans frontières France, Avocats sans frontières Cameroun et le Réseau camerounais des organisations des droits de l'Homme, ce projet va se déployer dans les villes de Douala, Yaoundé, Limbe, Bafoussam et Bamenda durant 19 mois.