Dans le cadre de la commémoration ce mercredi de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les Nations Unies ont appelé les gouvernements du monde entier à redoubler d'efforts et à éradiquer la violence sexiste.
Dans son message pour la Journée, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a souligné la nécessité de donner la priorité au leadership des femmes dans la recherche de solutions et d'impliquer davantage d'hommes dans la lutte.
« La communauté mondiale doit entendre les voix et les expériences des femmes et des filles et prendre en compte leurs besoins, en particulier ceux des survivantes et de celles qui sont confrontées à des formes multiples et croisées de discrimination », a-t-il déclaré.
M. Guterres a réitéré l'appel qu'il a lancé en avril dernier, lorsqu'il a exhorté la communauté internationale à œuvrer pour mettre fin à la « pandémie fantôme » de la violence sexiste.
« Je réitère et relance cet appel aujourd'hui », a-t-il ajouté.
Le chef de l'ONU a souligné que l'action visant à mettre fin à la violence contre les femmes nécessitait un financement prévisible et flexible pour les organisations de défense des droits des femmes, qui agissent si souvent en tant que premiers intervenants dans les pays du monde entier.
« Il est essentiel que les services destinés aux survivants de la violence restent ouverts, avec des ressources et des mesures adéquates en place pour soutenir les réponses sanitaires, sociales et judiciaires », a-t-il fait valoir.
Le chef de l'ONU a fait remarquer que ces mesures ne devraient pas se concentrer uniquement sur les interventions une fois que la violence contre les femmes s'est produite, mais qu'elles devraient s'efforcer de « prévenir la violence au départ », notamment en s'attaquant aux forces culturelles et aux normes sociétales qui créent des déséquilibres de pouvoir.
Les systèmes policiers et judiciaires doivent également devenir plus responsables, afin de s'assurer que les auteurs de violences n'agissent pas en toute impunité.
« En cette journée internationale, redoublons d'efforts pour éradiquer à jamais la violence sexiste », a déclaré M. Guterres.
La Covid-19 et la violence contre les femmes
Si la violence à l'égard des femmes et des filles est un problème persistant et omniprésent, il n'a fait qu'empirer avec le déclenchement de la pandémie de Covid-19. La violence domestique, en particulier, s'est considérablement aggravée, selon l'agence onusienne ONU-Femmes.
Les femmes et les filles sont également touchées de manière disproportionnée par l'impact socio-économique de la pandémie, ce qui augmente le risque de violence.
Dans ce contexte, Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d'ONU-Femmes, a écrit aux dirigeants politiques du monde entier pour les exhorter à prendre des mesures concrètes et à exprimer leur engagement à mettre fin à la violence contre les femmes.
« Alors que le monde s'apprête à marquer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes », a-t-elle déclaré, « je voudrais appeler votre gouvernement à rendre visible au plus haut niveau votre engagement à lutter contre la violence à l'égard des femmes et des filles dans le cadre de la Covid-19 », a-t-elle dit.
Mme Mlambo-Ngcuka a suggéré que les dirigeants soulignent ces engagements par des déclarations sur les médias sociaux, un message vidéo ou un texte.
La Journée internationale
En décembre 1999, l'Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 25 novembre comme Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, invitant les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à promouvoir des activités destinées à sensibiliser le public à cette question.
Cette journée commémore également l'assassinat brutal, en 1960, des trois sœurs Mirabal, militantes politiques en République dominicaine, sur ordre de l'ancien dirigeant Rafael Trujillo.