Albert Yuma a été réélu à l'unanimité par les patrons congolais pour trois ans à la tête de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), lors de l'assemblée générale de la principale organisation patronale du pays, ce jeudi 26 novembre à Kinshasa.
L'homme d'affaires congolais de 65 ans dirige la FEC depuis 2005. Il fait partie des figures publiques qui cristallisent les tensions entre les deux camps qui composent la coalition au pouvoir. Proches de Joseph Kabila, Albert Yuma est également président du conseil d'admininistration de la Gecamines, la principale entreprise minière du pays.
En janvier, quand la justice congolaise s'était intéressée de plus près au litige opposant la Gécamines à Fleurette Mumi, société appartenant à l'homme d'affaires israélien Dan Gertler, c'est quasiment tout l'entourage de l'ancien chef de l'Etat qui s'était levé.
« Si nous apprenons qu'il arrive quelque chose de mal à Albert Yuma, nous allons mettre tout le monde debout et paralyser ce pays », avait même déclaré Ramazani Shadary, secrétaire permanent du parti de Joseph Kabila.
Selon plusieurs sources, l'ex-président le voyait bien Premier ministre du gouvernement de coalition. Son nom a été proposé, mais finalement c'est Ilunga Ilunkamba, personnage moins clivant qui va être désigné.
Scandales financiers
Bien que critiqué, Albert Yuma est toujours très présent dans la vie économique du pays. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Sa reconduction comme président du conseil d'administration de la Gecamines en juin dernier par Félix Tshisekedi, avait provoqué un tollé dans le milieu de la société civile.
Par exemple, l'Observatoire de la dépense publique (ODEP) estimait que la gouvernance de cette société sous Albert Yuma avait été caractérisée par des scandales financiers qui avaient conduit notamment le Fonds monétaire International à suspendre sa coopération formelle avec la RDC en décembre 2012.