Comme il fallait s'y attendre, le Président Roch Kaboré a remporté la présidentielle du 22 novembre sans coup férir. L'opposition qui croyait mordicus à un second tour, n'y a vu que du feu. En réalité, cette opposition s'est engluée dans des erreurs stratégiques et politiques qui lui ont été fatales. L'ensemble de la classe politique burkinabè doit tirer les leçons de ce double scrutin qui s'est déroulé de manière assez satisfaisante en dépit des insuffisances constatées sur le terrain. Les enseignements se situent à différentes échelles.
Dans l'opposition, on ne bâtit pas sa stratégie électorale sur une probable victoire au second tour : Face à un Président-candidat à sa propre succession qui bénéficie de la prime du sortant, il est suicidaire pour une opposition de n'envisager une unité d'action qu'en cas de second tour. Penser à un second tour, c'est déjà douter de ses forces. Cette posture est très handicapante dans une compétition électorale. L'opposition a raté le coach dès le départ. Le fait d'aller aux élections en rangs dispersés a émietté énormément ses voix. Pendant ce temps, le candidat Kaboré ne faisait que renforcer sa base avec les nombreux partis et mouvements qui appelaient à voter pour lui. Cette dynamique n'a pas du tout été constatée au niveau de l'opposition. Chacun prêchait pour sa propre chapelle même s'il fallait pour cela voler dans les plumes de ses propres « camarades » opposants. Pendant que certains s'adonnaient à des envolées lyriques, d'autres opposants estimaient qu'il fallait à tout prix se démarquer des « promesses démagogiques ».
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