Kinshasa, 25 novembre 2020 - L'Accord de partenariat de l'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale (CAFI) avec la RDC signé en 2016 arrive à terme le mois prochain. Toutes les craintes d'il y a quatre ans se sont confirmées : les résultats de CAFI ont été catastrophiques - malgré les plus de 140 millions de dollars décaissés. [1]
« L'engagement nécessaire de la RDC elle-même à protéger la forêt tropicale est primordial. Les donateurs internationaux peuvent et doivent jouer un rôle, mais la première responsabilité doit toujours être celle du gouvernement Congolais. Le CAFI arrive dans les forêts d'Afrique centrale avec des plans de protection, mais le résultat est en fait une augmentation de l'exploitation forestière - dont une partie est illégale.
« Rappelons qu'un décaissement de 41,2 millions de dollars au Fonds national REDD en octobre 2017 a été suivi par une attribution de titres illégaux en 2018 d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne de l'exploitation forestière congolaise, » a déclaré Irène Wabiwa, Cheffe de projet international, campagne pour les forêts du bassin du Congo a.i., Greenpeace Afrique.
L'enveloppe de la nouvelle lettre d'intention de 2021 à 2030 devrait atteindre le 1 milliard de dollars.
Vu le refus de CAFI de répondre aux lettres de Greenpeace Afrique ainsi que l'accord qu'elle a signé l'année dernière avec la République du Congo, il ne se surprend guère qu'il cherche à renouveler son accord avec Kinshasa sans tirer les leçons, et aussi rapidement que possible. [2]
« Le pillage des forêts ininterrompu que nous constatons sur le terrain, les abus continus des droits des communautés locales et autochtones et la largesse de CAFI, une halte immédiate aux décaissements s'impose, » déclare Irène Wabiwa. « Au lieu de faciliter la levée du moratoire sur l'attribution de nouveaux titres forestiers industriels via la mise en place de toute une série de conditions habilitantes, CAFI doit inscrire l'établissement d'un moratoire permanent dans tout nouvel accord. L'annulation des blocs pétroliers dans les parcs nationaux et dans les tourbières de la Cuvette centrale doit également être un préalable à la signature d'un nouvel accord, » Wabiwa a conclu.
Alors que le Ministre de l'Environnement et Développement Durable fait la course à la montre pour bricoler un document de politique forestière avant un remaniement du gouvernement, la CAFI reste muette. Il faut également noter qu'il n'y a eu aucune réaction de la CAFI sur l'action en justice entreprise par la société civile contre son autorisation, il y a un an, de la cession de deux millions d'hectares du territoire national par un entrepreneur chinois à une flopée de sociétés écrans.
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Pour plus d'information:
Irène Wabiwa - Cheffe de projet international, campagne pour les forêts du bassin du Congo a.i., Greenpeace Afrique
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Tél +243 976756102
Liens et Notes:
https://www.greenpeace.org/africa/en/publications/9210/cafi-response-to-illegal-award-of-drc-logging-concessions/ [1]
https://www.gtcrr-rdc.org/wp-content/uploads/2020/03/Note-de-Position-GTCRR_9_Concessions-foresti%C3%A8res_attribu%C3%A9es_par_MEDD_Claude-Nyamugabu-VFin_-sign%C3%A9e-le13-08-2020.pdf [2]
https://www.gtcrr-rdc.org/wp-content/uploads/2020/03/Note-de-Position-GTCRR_9_Concessions-foresti%C3%A8res_attribu%C3%A9es_par_MEDD_Claude-Nyamugabu-VFin_-sign%C3%A9e-le13-08-2020.pdf [3]
https://www.greenpeace.org/africa/fr/publications-fr/9216/reponse-de-cafi-sur-loctroi-illegal-de-concessions-dexploitation-forestiere-en-rdc/
https://www.greenpeace.org/africa/fr/communiques-de-presse/6529/greenpeace-afrique-demande-au-president-de-la-rdc-dannuler-le-contrat-petrolier-dans-le-parc-national-de-la-salonga-et-les-tourbieres-de-la-cuvette-centrale-en-rdc/"