Une fin d'année sans Noël. C'est juste impensable. Pas question de la reporter à une date ultérieure ou de la fêter à huis clos. Dans les magasins l'odeur de Noël s'émane dans les rayons dès le premier jour de décembre.
On a tout raté cette année à cause de ce maudit coronavirus. On a dû faire bon cœur contre mauvaise fortune en mettant une croix sur Pâques, Pentecôte, Ascension, fête nationale, Assomption, fête de la République. Des rendez-vous manqués dont les préjudices spirituels et financiers sont inestimables. Même les églises se sont plaintes d'un immense manque à gagner financier à cause du confinement.
Certes on peut prier n'importe où, cela ne change rien sauf que sans les deniers de culte et les oboles, l'église est en difficulté. Noël constitue la dernière opportunité pour mettre un peu du beurre dans les épinards pour tout le monde. Les commerçants comptent profiter de la magie de Noël pour combler le déficit cumulé de sept mois de confinement.
Socialement Noël sera la seule occasion permise pour se retrouver en famille après une année où l'esprit très familial des Malgaches a dû être laissé dans les tiroirs pour limiter les dégâts.
Noël n'est pas seulement une fête sacrée, c'est aussi la plus grande occasion de réjouissances pour la famille. Même si l'année a été dure pour la majorité de la population soumise à des privations sévères et l'est encore pour certains secteurs d'activité, tout le monde aspire à fêter Noël dans les règles de l'art et avec les moyens du bord. C'est également une occasion pour conjurer le mauvais sort et oublier les affres du coronavirus. On a une chance de pouvoir célébrer Noël presque sans l'ombre de la pandémie alors qu'ailleurs Noël risque tout simplement d'être annulée. Eh oui, la situation dans certains pays est telle qu'il faut faire la part du feu. Il y a des intérêts bien plus importants que fêter Noël. Des familles ont été décimées, des amis ont disparu, des proches nous ont quittés.
Pour le moment nous sommes bénis des Dieux et on va pouvoir sauver Noël dans la joie après une année de grisaille. On ne peut pas faire la fine bouche de Noël.