Alieu Kosiah, ancien chef de guerre libérien, est la première personne à être jugée en Suisse pour crimes de guerre devant un tribunal civil. Son procès a été maintes fois repoussé. Il s'ouvre ce 3 décembre à Bellinzone dans une ambiance tendue, après six ans de détention préventive et dans les conditions sanitaires restrictives d'une pandémie. Un enjeu pour le parquet fédéral suisse. Et pour le Liberia.
Près de 200 jours de retard et quatre faux départs. Attendu depuis des années, initialement prévu pour le 14 avril, reporté à juin, puis août, puis novembre, le procès d'Alieu Kosiah, ancien chef de guerre libérien de la première guerre civile des années 90, devrait enfin débuter ce jeudi 3 décembre. Des délais qui ont mis sur les nerfs le tribunal pénal fédéral de Bellinzone, en Suisse italienne, qui n'a annoncé cette dernière date qu'une semaine à l'avance. Limité par les restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 mais également pressé par une détention préventive de l'accusé qui a dépassé les six ans, le tribunal a décidé de parer au plus urgent et de saucissonner le procès en deux parties. Du 3 au 11 décembre, il entend traiter de questions juridiques préalables au procès sur le fond, puis d'auditionner l'accusé lui-même. Les dépositions de témoins ainsi que les plaidoiries se dérouleront, si tout va bien, en février 2021.
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