"Garder les sols en vie, protéger la biodiversité des sols". C’est autour de ce thème que l'Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa) a marqué la journée mondiale des sols que la communauté internationale a célébré ce 5 décembre 2020. Une manière pour les acteurs de célébrer les sols sains pour un avenir de sécurité alimentaire.
Selon l’ASFA, la campagne de cette année vise à mettre en lumière les défis croissants en matière de gestion des sols et de perte de biodiversité des sols, ainsi que le besoin urgent d'améliorer la santé des sols dans le monde entier.
Une campagne qui, à l’en croire,vise à établir l'urgence d'adopter l'agroécologie pour résoudre la crise des sols et restaurer la fertilité des sols et la dégradation des paysages territoriaux.
Elle dit croire fermement que la conservation de la biodiversité agricole et le maintien de la fertilité des sols font partie des défis les plus urgents et les plus graves de la lutte mondiale contre l'insécurité alimentaire et l'action climatique.
À cette fin, l'AFSA avait lancé une campagne de médias sociaux de deux jours pour se joindre à la communauté internationale lors de la Journée mondiale des sols 2020 (#WorldSoilDay) et faire entendre la voix africaine en faveur de l'agroécologie et de la souveraineté alimentaire.
A travers un communiqué qui nous est parvenue, leDr Million Belay, coordinateur général de l'AFSA, a déclaré : « Le sol est le fondement de la vie. Notre vie sur terre dépend de la vie et de la santé de notre sol. Aucun aspect de la vie humaine n'est plus dépendant du sol que l'agriculture ».
Pour lui, « un système agricole qui ne se soucie pas du sol et ne le nourrit pas fera chuter la productivité agricole et contribuera au changement climatique. L'agroécologie offre la meilleure solution systémique pour la biodiversité des sols et la gestion des ressources en eau. L'agroécologie est l'avenir pour refroidir la planète, nourrir nos sols et nourrir le monde avec des aliments sains et nutritifs ».
L’AFSA stipule le modèle industriel de l'agriculture est le principal moteur du changement climatique.
Selon l’agence, les combustibles fossiles, les engrais chimiques et la perte de matière organique dans les sols due à la culture intensive et aux produits agrochimiques toxiques à forte teneur en intrants sont des sources importantes d'émissions de gaz à effet de serre (GES).
Et de noter qu’environ 14 à 24 % des émissions de GES anthropiques sont attribuées à l'agriculture, et l'agriculture industrielle représente plus de 80 % des émissions de combustibles fossiles pour ne produire que 30 % de la nourriture dans le monde.
Dans cette même dynamique, Chris Mocoloo, président de l'AFSA, a déclaré : « Les pratiques agricoles agroécologiques augmentent les matières organiques du sol, enrichissent les sols en nutriments, augmentent l'agrobiodiversité locale, protègent les paysages et d'autres ressources écologiques locales ».
En augmentant la biodiversité des sols grâce aux pratiques agroécologiques,poursuit-il, « les petits exploitants agricoles et les producteurs de denrées alimentaires en Afrique pourraient assurer la sécurité alimentaire et hydrique tout en contribuant à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci ».
L’Alliance estime que la célébration de la Journée mondiale des sols de cette année est donc essentielle pour souligner comment le paradigme de l'agriculture industrielle empoisonne les sols, pollue l'air et appauvrit la biodiversité par l'utilisation excessive de produits agrochimiques et par l'agriculture intensive, à forte intensité d'intrants, en monoculture.
A cet effet, Bridget Mugambe, coordinatrice du programme de l'AFSA, a affirmé que « La campagne "L'agroécologie pour des sols sains" est particulièrement pertinente pour l'AFSA pour montrer l'urgence de la transition vers l'agroécologie pour sauver nos sols, résoudre la crise climatique, relancer la biodiversité, améliorer la sécurité alimentaire et créer une voie pour un avenir sain et résistant pour les humains et toutes les formes de vie sur terre ».
Pour rappel, l'AFSA est lancée en 2011 avec la vision de créer une voix concertée aux mouvements pour l'agroécologie et la souveraineté alimentaire en Afrique.
Selon ses services, il s'agit du plus grand réseau de réseaux en Afrique, avec plus de 30 membres dans plus de 50 pays africains et une portée potentielle combinée allant jusqu'à 200 millions d'Africains.
A leur croire, l’Alliance compte parmi ses membres des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, des chasseurs et des cueilleurs, des organisations de peuples indigènes, des organisations religieuses, des groupes de femmes et de jeunes, des mouvements de consommateurs et des organisations de la société civile.