Addis-Abeba — Un groupe d'experts de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et d'autres instituts de recherche se sont réunis, ce mardi 8 décembre 2020, en marge de la Conférence économique africaine (AEC2020) pour discuter des effets micro et macro-économiques de la pandémie sur l'Afrique.
Chijioke Nwosu, Spécialiste principal de la recherche au Conseil de recherche en sciences humaines (HSRC), a fait une présentation sur « Les inégalités de santé liées au revenu associées au COVID-19 en Afrique du Sud ». Il dit que si le COVID-19 a exercé une « pression énorme » sur les systèmes de santé et l'économie financière mondiale, les conséquences sont les plus graves pour le bien-être des individus et des ménages.
La santé des populations pauvres et historiquement marginalisées sera probablement plus affectée par le COVID-19 », déclare M. Nwosu.
L'expert de HSRC exprime des craintes quant à la dégradation de la situation si les mesures actuelles de lutte contre la faim, telles que la subvention accordée par le Gouvernement de l'Afrique du Sud pour venir en aide aux personnes en détresse en période de Covid-19, à environ 4 millions de bénéficiaires, prennent fin en janvier 2020 comme prévu. Ceci est « susceptible d'exacerber les disparités entre les hommes et les femmes », souligne-t-il.
M. Nwosu suggère que des mesures efficaces pour créer des emplois rémunérateurs et des incitations à une croissance économique inclusive, lutter contre les inégalités de revenus et les désavantages raciaux servent de stratégies de développement économique durable et d'autonomisation.
Dans une autre présentation intitulée, « Repenser les relations commerciales entre la Chine et l'Afrique : Les effets d'une ALE sino-africaine sur la balance commerciale », Mila Malavoloneke, Consultante en politique commerciale à la Banque mondiale, a examiné le potentiel d'un Accord de libre-échange (ALE) pour réduire efficacement le déficit commercial de l'Afrique avec la Chine et / ou stimuler d'autres facteurs microéconomiques.
L'accent mis par Mme Malavoloneke sur la Chine est dû au fait que le pays est le « plus grand partenaire commercial » de l'Afrique depuis la crise financière mondiale de 2008 et qu'en 2019, « le volume total des importations et des exportations de la Chine avec l'Afrique a atteint 208,7 milliards de dollars ».
L'article, co-écrit par Mila Malavoloneke et Liu Ying, a conclu entre autres choses qu'un ALE sino-africain pleinement mis en œuvre (zéro ligne tarifaire) stimulera les importations / exportations et augmentera la balance commerciale, le bien-être social et le PIB de tous les membres. Mme Malavoloneke avertit cependant que les variations des effets d'un tel ALE sur d'autres secteurs industriels doivent être prises en considération.
La session comprenait également une présentation intitulée, « Le COVID-19 en Afrique : Les implications pour les dimensions macroéconomiques et socio-économiques », par Mma Ekeruche, Chargée de recherche au Centre pour l'étude des économies d'Afrique ; et une autre par Habatamu Demmisie sur « Les effets du COVID-19 sur la stabilité macroéconomique en Éthiopie ».
Les quatre présentateurs ont été félicités par Hopestone Chavula de la CEA - Chargé des affaires économiques - qui leur a demandé de « se féliciter de voir les quatre articles de recherche sélectionnés parmi plus de cent contributions reçues ».
Rachael Nsubuga (CEA), Jane John Mpapalika (CEA), Jean Paul Boketsu Bofili (CEA) et Sidzanbnoma Nadia Denise Ouedraogo (CEA) ont tous été les intervenants de la session.
L'AEC2020 organisée conjointement par la BAD, la CEA et le PNUD sous le thème « L'Afrique au-delà du COVID-19 : Accélérer vers un développement durable inclusif ».